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1954: Lectures choisies pour jeunes écoliers africains, Baptist Missionary Society, Yakusu -
Un livre de lecture française du Congo Belge / Présenté par Honoré Vinck
[texte français original]
Librairie de la B.M.S. Yakusu, Stanleyville, 1954, 23 pages in 8°
LeCTURES CHOISIES
Ce livret de lectures choisies fait suite au deuxième livre de français et l'enseignement de
lecture édités par la mission de Yakusu (B.M.S.). Il est un Livret de Lecture pour l'élève qui veut
se perfectionner.
Le maître, s'il le veut, peut transformer la leçon de lecture en une leçon de langage. Il fera lire les élèves, s'attachera à perfectionner le ton, la prononciation et puis, expliquera la grammaire. La lecture faite, le livre fermé, le maître dictera aux élèves une partie du texte. Il peut aussi composer des phrases nouvelles en se servant des mots de la leçon. Les vers peuvent être appris par cœur.
1. ALLONS À L'ÉCOLE
Bim, bam, bom! Bim, bam, bom! Quel est ce joyeux bruit? C'est la cloche de l'école qui nous appelle. Allons, dépêchons-nous, ne perdons pas de temps, courons! C'est si bien d'apprendre quelque chose! C'est si beau de savoir quelque chose! Il ne faut pas qu'on puisse dire que nous sommes des ignorants! Apprenons à lire, à écrire, à calculer. Allons, dépêchons-nous, courons! La cloche de l'école nous appelle. Bim, bam, bom! Bim, bam, bom! Courons!
2. JE SUIS ÉCOLIER
Je viens à l'école. Je suis écolier. Je m'appelle Jean. Je ne connais pas la date exacte de ma naissance. Je sais que je suis né à l'époque de la grande sécheresse il y a environ dix ans. J'ai donc dix ans. L'année dernière j'avais neuf ans. L'année prochaine j'aurai onze ans. Je suis encore un enfant. Beaucoup d'autres enfants de mon âge viennent à l'école comme moi. Ce sont mes camarades, mes condisciples. Mon instituteur est un Blanc. Il est mon maître, je suis son élève. Je l'aime et je lui obéis. J'ai appris à lire dans le premier livret. Cette année, je lis dans le deuxième livret de lecture. Je veux le comprendre afin de bien apprendre à parler français.
3. UN GARÇON POLI
Pierre est un élève que le maître aime beaucoup; c est un des meilleurs élèves de la classe de français. Il est très laborieux; il est aussi très poli. Quand il entre en classe, il ôte toujours son chapeau et dit "bonjour" au maître. Quand on lui donne quelque chose il sait qu'il doit toujours dire "merci," quand il demande quelque chose il ajoute, "s'il vous plaît." Quand il répond aux questions du maître, il ajoute toujours le mot "monsieur," après "oui" et "non." Vous devez imiter Pierre qui est un garçon poli.
4. LA TENUE DE LA SALLE DE CLASSE
Notre salle de classe est toujours propre. Elle est balayée tous les jours. Elle est arrosée souvent. Il est défendu de cracher dans la classe, de se moucher avec les doigts, de laisser traîner des papiers et des débris d'aliments. Il est défendu d'écrire sur les murs, sur les cartes, sur les portes et sur les fenêtres. Notre salle de classe est toujours bien tenue. Nous considérons notre école comme notre maison. C'est nous mêmes qui la tenons propre.
5. UN GRAND GARÇON
L'an passé, cela va sans dire, J'étais petit; mais à présent Que je sais compter, lire, écrire: C'est bien certain que je suis grand. Quand sur les genoux de ma mère On me voyait souvent assis. J'étais petit la chose est claire: J'avais cinq ans, et j'en ai six. Maintenant, je vais à l'école: J'apprends chaque jour ma leçon. Le sac qui pend à mon épaule Dit que je suis un grand garçon. Quand le maître parle, j'écoute. Et je retiens ce qu'il me dit, Il est content de moi, sans doute, Car je vois bien qu'il me sourit.
6. LA FAMILLE
La famille se compose du père, de la mère et des enfants. Du matin au soir, le père se donne de la peine pour gagner le manger. La mère soigne le ménage; elle élève les petits enfants, elle veille à tout. Dans une famille unie, filles et garçons, chacun s'efforce d'alléger la tâche des parents. C'est une famille heureuse, celle où règne la bonne entente, celle où l'on s'aime, où chacun désire le bonheur de tous.
7. ATTRAPÉ
" Monsieur! " dit Henri, "vous nous avez exhortés à faire beaucoup d'attention à la leçon. Et voilà Georges qui regarde toujours par la fenêtre. -Comment sais-tu qu'il a des distractions, mon ami ? Monsieur, je l'ai vu. -Eh, quoi tu l'as vu ! Où donc étaient tes yeux quand tu as vu cela? Étaient-ils fixés sur ton livre?" Henri était tout confus, La vérité c'est qu'il avait épié Georges qu'il n'aimait pas. C'était une vilaine action, n'est-ce pas ? Tous les élèves rirent de la mésaventure d'Henri. Ce fut sa punition. Quant au professeur, il était très mécontent et dit: Ne prenez par un soin jaloux, A contrôler les faits des autres: Vous n'avez trop clé temps à vous Pour bien veiller à tous les vôtres.
8. L'HONNÊTETÉ
" Monsieur! Jacques a ma touche. -Non, Monsieur, ce n'est pas à lui. -Si, Monsieur, je l'ai laissée tomber et il l'a ramassée. -Jacques, dit le maître, où avez-vous acquis cette touche? -Je l'ai trouvée, Monsieur. -Ce n'est donc pas à vous, Rendez-la au voisin. " Quand je trouve quelque chose, je ne puis l'empocher ou l'emporter. Je dois demander qui l'a perdu et lui rendre. Garder une chose trouvée sans demander qui l'a perdue, c'est être malhonnête. Les plus grands voleurs ont commencé dans leur enfance par être simplement malhonnêtes.
9. MA MÈRE
Ma mère, que j'aime beaucoup M'a donné tout. J'aimerai cette bonne mère Ma vie entière, Elle m'a soigné tout petit. On me l'a dit, Elle m'apprit à marcher pas à pas, Tenant mon bras: À dire un mot, puis à tout dire, Même à sourire. Je veux rendre heureuse ma mère, la vie entière. Travailler et l'aimer bien fort Jusqu'à la mort!
10. UN JEU LA QUEUE AU LOUP
Placées les unes derrières les autres des petites filles se tiennent par la robe. Une autre joue le rôle du loup. Elle se place en face de la première, qui joue le rôle de la bergère. "Gare aux moutons!" Crie le loup. "Je suis le loup, loup, loup qui te mangera." Et moi," répond la bergère, "je suis la bergère,-gère,-gère qui t'empêchera." Et la bergère barre le passage au loup. Le loup essaye d'attraper la brebis qui est à la queue. S'il en prend une, il lui demande un gage et la met hors du jeu. Mais la brebis peut échapper au loup en courant à la tête de la colonne et en prenant le rôle de la bergère. Alors le loup redevient brebis et se met à la queue et la première fait le loup. Essayez donc de jouer à ce jeu quand vous avez fini votre tâche. Vous vous amuserez bien.
11. LE MENSONGE
"Monsieur! Mon voisin m'a fait faire une tache, -Non, Monsieur. -Si Monsieur, il me pousse toujours. -Non, Monsieur, c'est lui." Des deux petits garçons qui parlent ainsi, l'un est un menteur. Le maître va le punir pour le corriger de ce laid défaut. Un menteur n'est pas un honnête garçon; l'honnête garçon dit toujours la vérité. Mentir, c'est laid, et puis c'est imbécile, Car le trompeur le plus habile Se fait encore prendre aisément. On méprise celui qui ment.
12. POURQUOI J'AIME MA MÈRE
J'aime ma mère, parce qu'elle est ma meilleure amie, qui me chérit mieux que personne; parce qu'elle me console quand j'ai du chagrin; parce qu'elle est heureuse de mes joies; parce qu'elle me pardonne mes fautes; parce qu'elle pense à mon bonheur et à mon bien-être. J'aime ma mère, parce qu'elle m'a nourri de son lait, parce qu'elle m'a bercé entre ses bras quand j'étais petit; parce qu'elle m'a soigné comme personne n'aurait su ni voulu le faire. J'aime ma mère, parce qu'elle n'a pas de plus cher désir que de faire de moi un homme bon, loyal, honnête et sage.
13. LA MAISON QUE PIERRE A BATIE
Ceci est la maison que Pierre a bâtie: ceci est le riz qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie. Ceci est le rat qui a mangé le riz, qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie. Ceci est le chat qui a attrapé le rat, qui a mangé le riz, qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie. Ceci est le chat qui a attrapé le rat, qui a mangé le riz, qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie. Ceci est le chien qui a étranglé le chat, qui a attrapé le rat, qui a mangé le riz, qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie. Ceci est la chèvre qui a corné le chien, quia étranglé le chat, qui a attrapé le rat, qui a mangé le riz, qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie. Ceci est le garçon qui a trait la chèvre, qui a corné le chien, qui à étranglé le chat, qui a attrapé le rat, qui a mangé le riz, qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie. Ceci est le brigand qui a battu le garçon, qui a trait la chèvre, qui a corné le chien, qui a étranglé le chat qui a attrapé le rat, qui a mangé le riz, qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie. Ceci est le policier qui a arrêté le brigand, qui a battu le garçon, qui a trait la chèvre, qui a corné le chien, qui a étranglé le chat, qui a attrapé le rat qui a mangé le riz, qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie. Ceci est le coq qui a éveillé le policier, qui a arrêté le brigand, qui a battu le garçon, qui a trait la chèvre, qui a corné le chien, qui a étranglé le chat, qui a attrapé le rat, qui a mangé le riz, qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie. Ceci est Pierre qui a semé le riz, qui a nourri le coq, qui a éveillé le policier, qui a arrêté le brigand, qui a battu le garçon, qui a trait la chèvre, qui a corné le chien, qui a étranglé le chat, qui a attrapé le rat, qui a mangé le riz, qui est dans le grenier de la maison que Pierre a bâtie.
14. LE CANARD
"Mère, comment appelle-t-on cet oiseau qui s'approche du bord de l'eau? -C'est un canard, mon enfant. -Il allonge le cou, il semble chercher quelque chose dans la rivière. -Il s'occupe de trouver sa nourriture. -Qu'est-ce qu'il mange, le canard, maman? -Avec son bec large et plat, il saisit tous les déchets qu'il trouve dans l'eau ou sur le sol, il mange du pain, des graines; il attrape des petits poissons, des grenouilles, des vers. -Mère, le canard sort de l'eau ! Comme il marche drôlement ! -Il se dandine; ses pattes palmées sont faites pour la nage et non pour la marche. Vois-tu cette peau qui attache entre eux ses quatre doigts ? C'est une membrane qui empêche l'eau de passer. L'animal se sert de ses pattes comme d'une paire de pagaies, Le canard est un animal aquatique."
15. BEAUTÉS DE LA NATURE
Qu'il est beau, ce soleil Dont l'éclat, sans pareil, Répand sur notre terre Sa puissante lumière !
Que la lune à son tour, Est belle, après le jour, Quand en paix elle s'avance, Et luit dans le silence!
Que le matin est beau, Quand vient un jour nouveau, Quand toute la nature A repris sa parure!
Qu'Il est grand, ce bon Dieu, Qui fait voir en tout lieu, Avec tout d'abondance, L'œuvre de sa puissance! MALAN
16. LA POULE
Mère, quel est ce gros oiseau qui marche au milieu des autres oiseaux plus petits ? -C'est le coq, mon enfant. -Quel beau plumage, quels yeux de feu! Comme il a l'air d'observer ce qui se passe autour de lui. -Le coq est là au milieu de sa famille de poules et de petits poussins qu'il est prêt à défendre au premier appel. -Il ouvre le bec, il crie: coquerico -Le coq chante. Dès le matin, avant l'aube, jusqu'au soir, il fait entendre son chant clair et monotone. -Pourquoi la poule gratte-t-elle ainsi la terre? -Avec ses ongles elle déterre des graines cachées dans le sol; elle fait sortir de la terre des vers, des vermisseau, pour les donner à sa jeune Famille. -Oh! La bonne petite mère! Mais regardez donc cette poule! Elle avale sans mâcher les graines et même les petits cailloux. -La poule n'a pas de dents comme nous. Elle ne peut pas mâcher les graines car elles sont souvent très dures. Elles ne nourriraient pas le corps de la poule si elle n'avalait aussi de petits cailloux qui aident son estomac à les écraser comme un moulin. -Mère, pourquoi courent donc tous ces petits poussins? -Ah ! voilà le chien de notre voisin. La poule criant pour ses petits; elle ouvre ses ailes et tous vont se blottir dessous. C'est là aussi qu'ils vont se réchauffer quand ils ont froid. -Voyez comme la poule hérisse ses plumes à l'approche du chien. Elle est bien résolue à défendre ses poussins. -Comme les poussins doivent se sentir heureux sous les ailes de leur mère ! -Le chien est parti et les petits poussins ont quitté leur mère et vont encore chercher à manger; la poule agite ses ailes; elle va voler. -Non, mon enfant, elle rappelle ses petits car voilà un enfant qui veut saisir un poussin. Malheur à lui si la poule se fâche, elle pourrait lui crever les yeux de son bec. Maintenant l'enfant laisse le petit à sa mère.
17. LES HIRONDELLES
"Mère, quel est cet oiseau qui vole là, tout près de la terre ? -Dis-moi comme il est, mon enfant. Il est d'un noir bleuâtre sur le dos, la tête et les ailes, et blanc sous le ventre; son bec est court, ses ailes sont longues et sa queue est fourchue. Cet oiseau est une hirondelle. -Que fait-elle si près de la terre, cette hirondelle? -Elle cherche sa nourriture. L'hirondelle se nourrit d'insectes qu'elle prend en volant. Lorsque le ciel est pur, ces insectes volent haut dans l'air et l'hirondelle y suit la proie qu'elle aime. Mais lorsque le ciel se couvre et que de gros nuages chargés de pluie descendent vers la terre, les insectes viennent près du sol, et les hirondelles y descendent pour les prendre. C'est ce qui fait dire à nous que les hirondelles annoncent la pluie et le beau temps."
18. LE LABOUREUR ET SES ENFANTS
Travaillez, prenez de la peine: C'est le fonds qui manque le moins. Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins. "Gardez-vous," leur dit-il, "de vendre l'héritage Que nous ont laissé nos parents; Un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l'endroit, mais un peu de courage Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout. Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'août. Creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place Où la main ne passe et repasse." Le père mort, les fils retournent le champ, Deçà, delà, partout; si bien qu'au bout de l'an Il en rapporta davantage D'argent, point de caché. Mais le père fut sage, De leur montrer, avant sa mort, Que le travail est un trésor. LA FONTAINE.
19. MON AMI JACQUES
Mon ami Jacques est le meilleur ami qu'on puisse trouver. Il est toujours de bonne humeur, toujours prêt à rendre service. Hier, j'avais oublié mon plumier, j'allais recevoir une punition bien méritée. Jacques, à qui j'avais raconté la chose, m'a prêté plume, règle, crayon, tout ce dont j'avais besoin. Jacques est grand et fort, le plus fort de la classe, il sait bien lutter. Cependant, il n'a jamais frappé l'un de nous; Jacques apaise même les querelles et aujourd'hui encore il a réconcilié Jean et Joseph qui se disputaient depuis longtemps. Tous mes condisciples connaissent le bon caractère de Jacques; tous l'estiment et voudraient lui être agréables. Notre maître aime beaucoup le grand Jacques, qui est un des meilleurs élèves. Il l'aime surtout parce que Jacques a une belle qualité, la plus belle de toutes; il est sincère, il ne ment jamais. CHOISISSONS BIEN NOS AMIS; EVITEZ LES MAUVAIS CAMARADES-
20. LE PAPILLON ET L'ABEILLE
S'il fait beau temps, Disait un papillon volage, S'il fait beau temps, Je vais folâtrer dans les champs. Et moi lui dit l'Abeille sage, Je vais me mettre à mon ouvrage, S'il fait beau temps.
21. DEVINETTE
Un jour un enfant demande à sa mère: -Mère, devinez quelle est la chose qui est blanche et dure comme une pierre et pourtant douce comme le miel? La mère chercha, mais inutilement. L'enfant reprit : Cela se trouve dans la tige d'une plante qu'on cultive dans notre pays. -Petit, dit en souriant la mère, je ne le sais point. L'enfant s'écria: Mère, cette chose-là, c'est le sucre! Et la plante qui le fournit est la canne à sucre. -Petit, dit la mère, tu es bien savant. L'enfant répondit: C'est ma leçon de ce matin.
22. LES SINGES ET LES CHAPEAUX
Un jour qu'il faisait très chaud, un marchand qui vendait des chapeaux, dont il avait une caisse pleine, se trouva très fatigué. Il trouva un bon endroit pour se reposer, ouvrit sa caisse pour trouver un morceau de pain, puis, ayant déjeuné, il couvait sa tête d'un chapeau et s'endormit. Des singes le regardaient du haut des arbres et, voyant la caisse ouverte, ils prirent le pain et le mangèrent, puis chacun se coiffa d'un chapeau. Puis, ils grimpèrent sur les arbres en riant et en faisant beaucoup de bruit. Alors le marchand s'éveilla et, voyant sa caisse vide, il commença à crier: Au secours! On m'a volé mes chapeaux! Les singes se moquèrent de lui et dansèrent sur les branches des arbres. Le pauvre homme ramassa des cailloux et les lança vers eux; mais les singes savaient éviter les pierres en se cachant derrière les grosses branches. Ils ripostèrent même en lui jetant des fruits et des morceaux de bois mort. Le marchand, voyant que la colère ne servait à rien, eut une meilleure idée; il ôta son chapeau, le jeta dans la caisse ouverte et s'éloigna rapidement. Aussitôt les singes descendirent des arbres, lancèrent leurs chapeaux dans la caisse et s'en allèrent aussi. Le marchand, qui était caché à quelques pas, les regarda, puis reprit sa caisse et alla au marché dans le prochain village.
23. BONNE NUIT
Bonne nuit Du berger l'étoile luit, A cette heure tout s'apaise, On respire mieux à l'aise; Plus de peine, plus de bruit, Bonne nuit! Au revoir! Saluons ce doux espoir. Bientôt la nouvelle aurore Va nous réunir encore Pour les jeux et le devoir. Au revoir!
24. LE COQ, LE CHIEN ET LE RENARD
Un chien et un coq se lièrent d'amitié, et résolurent d'aller voir du pays. Une fois la nuit les surprit en pleine forêt, et ils furent obligés de coucher dehors. Le chien montra le creux d'un vieux arbre. "Voilà qui fait mon affaire," dit-il "restons ici." "Soit," répondit le coq, "mais si le rez-de-chaussée te convient, je préfère le premier étage." Ce disant, il vole sur une branche, souhaite une bonne nuit à son camarade, ferme l'oeil et s'endort. Le matin, le coq se réveille de bonne heure, suivant son habitude. "Il faut se mettre en route bientôt," se dit-il, "je veux réveiller mon compagnon". Un renard de loin entend le chant du coq, quitte son terrier en hâte et accourt, heureux à la pensée du bon déjeuner qu'il va faire. Bientôt il découvrit le coq, mais il fut très désappointé de le voir perché sur l'arbre hors de sa portée. "Je ne sais pas grimper," se dit-il, "rusons donc! Tâchons de le faire descendre par terre; quelques bonnes paroles me livreront le coq; c'est avec du miel qu'on prend les mouches !" "Bonjour, cher cousin, que je suis content de vous revoir," dit Renard. "Venez ici que je vous embrasse, puis vous viendrez chez moi pour déjeuner." Mais le coq avait reconnu le malin et il se gardait de descendre. "Bonjour, cher cousin," dit le coq "soyez le bienvenu, je descends mais réveillez donc mon camarade qui dort an pied de cet arbre, nous irons ensemble chez vous." "Un autre coq très bien," dit le renard "Quel bonheur, la belle journée!" Puis le renard accourt à l'arbre et entre dans le trou, mais le chien qui avait tout entendu, lui saute à la gorge et le secouant de ses fortes dents, dit: "Cette fois-ci ton compte est réglé; tu ne tromperas plus personne. Puis il dit à son camarade: -Hâtons-nous de sortir de la forêt!" "L'UNION FAIT LA FORCE"
25. COMMENT LIBO PREND LES SINGES
Pourquoi le jeune Libo se cache-t-il sous le feuillage guettant les singes qui gambadent sur l'immense arbre? C'est qu'il voudrait les prendre et les rapporter à la maison. Mais ils sont rusés et Libo se demande comment il parviendra à ses fins. Il a vu sur la station missionnaire des boîtes de conserves vides, ne pourrait-il pas s'en servir? Il est donc venu avec ces boîtes vides pour en faire des pièges à singes, non pas qu'il a l'intention d'emprisonner ces gros corps dans ces petites boites ! Voyons comment il en fera. Libo sait que le singe imite ce qu'il voit, il va donc jouer avec ces boîtes, les rouler sur l'herbe, puis les mettre sur la tête comme si elles étaient des chapeaux. Les singes regardent tout du haut de leurs branches, Quand le garçon pense que la leçon a assez duré, il se retire dans sa cachette, laissant les boîtes sur l'herbe; les singes n'attendent pas pour venir les prendre ; ils répètent les gestes qu'ils ont vus, jouant avec les boîtes comme avec des boules, les mettant sur leurs têtes comme des chapeaux. Mais malheur! Elles sont plus grosses que leurs petites têtes et les couvrent jusqu'au cou; en vain ils voudraient les enlever, ils ne réussissent qu'à les enfoncer plus. Maintenant Libo est plus malin que les singes. Il n'a qu'à les prendre.
26. LA TORTUE ET LES DEUX CANARDS
Une Tortue rencontra deux Canards. "Je suis fatiguée de mon trou," dit-elle "et je voudrais voyager." -C'est facile, répondirent les Canard. Nous allons vous mener par le chemin des airs. -Je le veux bien, dit le Tortue. Puis les Canards cherchèrent un bâton, le passant dans la bouche de la Tortue. -Tenez-le bien, ne lâchez pas ! Puis chaque Canard prit le bâton par un bout et ils s'en volèrent. Les hommes qui voyaient la Tortue dans le ciel disaient: "C'est un miracle, venez voir la Reine des Tortues!" Mais la stupide bête s'écria: "Oui; je suis la Reine des Tortues!" Et lâchant le bâton pour parler, elle tomba par terre et creva au milieu des gens qui la regardaient. L'ORGUEIL PRECEDE LA CHUTE. Proverbes 16 V 18.
27. LA PEAU DU LÉOPARD
Deux jeunes chasseurs avaient entendu parler d'un léopard que les gens avaient vu dans la forêt près de leur village. Les deux chasseurs se rendirent dans la folêt pour le tuer. Dans la forêt, ils entendirent tout à coup le léopard qui grondait et bientôt ils virent le terrible animal qui s'approchait. Nos deux chasseurs perdirent courage. L'un jeta son fusil et grimpa vite sur un arbre, l'autre se coucha par terre et fit le mort. Le léopard s'approcha: il tourna et retourna le chasseur qui était presque mort de peur. "C'est, un cadavre", dit-il, et à ces mots il rentra dans la forêt. Le chasseur qui était monté sur l'arbre descendit et demanda à son ami, "Qu' est ce que le léopard t'a dit dans l'oreille, car il s'approchait de bien près?" "Il m'a dit," répondit l'autre: qu'il ne faut pas vendre la peau du léopard avant de l'avoir tué."
28. LA CIGALE ET LA FOURMI
La Cigale ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue: Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau; Elle alla crier famine Chez la Fourmi, sa voisine, La priant de lui prêter Quelques grains pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. -Je vous payerai, lui dit-elle: La Fourmi n'est pas prêteuse; C'est là son moindre défaut. -Que faisiez-vous au temps chaud? Dit-elle à cette emprunteuse. -Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. -Vous chantiez! j'en suis fort aise. Eh bien! dansez maintenant. LA FONTAINE
29. LA POLITESSE
L'ENFANT POLI CHEZ LUI L'enfant poli se lève au premier appel, se lave à grande eau, se peigne avec soin, se nettoie les dents, brosse ses vêtements et dit un "bonjour" à tous les membres de sa famille. Il obéit à ses parents, amuse ses petits frères et ses petites sœurs, n'est pas bruyant, salue le visiteur et lui présente une chaise. A table, l'enfant poli se tient droit sur sa chaise, ne met pas les coudes sur la table, accepte sans rien dire ce qu'on lui sert, dit "merci" et demande poliment ce qu'il veut; s'il se sert lui même, il prend le morceau qui se présente à lui sans choisir, il mange et boit sans bruit: il ne parle ni ne boit la bouche pleine. Il se détourne pour tousser, éternuer, se moucher.
L'ENFANT POLI A L'ECOLE L'enfant poli arrive à l'heure à l'école; en cas de retard, il s'excuse auprès du maître, il s'assied convenablement et il a grand soin de ses objets classiques. Il fait attention aux leçons, ne parle pas lorsqu'il est interrogé, fait bien ses devoirs et étudie ses leçons. Il obéit immédiatement aux ordres donnés, ne mange pas en classe, se lève à l'arrivée d'un visiteur.
L'ENFANT POLI DANS LA RUE Dans la rue l'enfant poli salue les personnes qu'il connaît et il se découvre quand il parle à une daine ou un étranger. Il se garde de crier, de chanter, de siffler, de cracher par terre, de jeter des pierres, de crayonner sur les murs, d'apostropher les passants, de se moquer des malheureux, de se quereller avec ses condisciples.
L'ENFANT POLI PARTOUT L'enfant poli est obligeant envers tout le monde; il remercie celui qui lui a rendu service; il n'offre jamais rien de la main gauche; il n'écoute pas aux portes; il a grand soin des objets empruntés.
30. HISTOIRE D'UN LIVRE
Grâce au livre nous apprenons beaucoup de choses, nous parcourons le monde, nous conversons avec les écrivains; c'est un compagnon toujours prêt; un causeur qui parle à propos; à toute heure nous pouvons le consulter. Autrefois les livres étaient rares, ils coûtaient très chers. On les écrivait à la main sur l'écorce d'un roseau qui s'appelle le papyrus, plante de l'Égypte, puis plus tard sur des feuilles de parchemin, c'est-à-dire sur des peaux de veau, mouton ou d'agneau. Vers I450, un homme nommé Gutenberg inventa l'imprimerie. Il grava des lettres en relief sur une plaque de bois dur et se servit d'une petite presse à vis pour serrer la plaque. Mais pour un livre de cent pages il fallait cent plaques de bois; chaque plaque ajustée avec soin, coûtait cher. Quel long, difficile et coûteux travail ! L'inventeur imagina de graver des lettres détachées, mobiles, sur des petits morceaux de métal, pour composer successivement des pages et employer longtemps les mêmes lettres. Plus tard il se servit du moule pour y couler du métal fondu et faire ainsi autant de caractères qu'il le voulait. Ainsi fut réalisée la plus utile découverte qui est devenue la source de tous les progrès. Des Belges, parmi lesquels il faut citer Martens d'Alost et Plantin d'Anvers, furent des continuateurs de Gutenberg. Ils imprimèrent des livres qui sont très beaux. Les lettres d'imprimerie s'appellent des types dois le nom typographie donné à l'imprimerie. Les types ou lettres sont fondues dans des moules en acier. Le métal est un alliage d'antimoine, de plomb et d'étain. Les lettres sont réparties dans une boîte plate à casiers nommée casse. Le typographe réunit dans une forme les caractères du texte à imprimer et cette forme est disposée dans la presse; un rouleau imbibé d'encre mouille les caractères et la feuille reçoit l'impression. Quand toutes les feuilles d'un livre sont imprimées on les plie en cahiers et on les coud ensemble. La couverture est imprimée à part. On enduit de colle les dos des cahiers, on applique dessus la couverture et le volume est terminé. Cette façon d'attacher et de maintenir les feuilles d'un livre s'appelle brochage. Si l'on désire un livre plus solide, on le donne au relieur, qui enveloppe les cahiers d'une couverture de carton, de toile, ou de peau.
31. LE LIVRE - LA BIBLE
La Bible est actuellement le livre le plus répandu au monde. Traduite en près de mille langues, elle est répandue sur toute la terre. Partout où il passe, il produit des miracles, car chaque fois qu'il est sérieusement étudié, médité, mis en pratique, il produit une action salutaire. Par sa seule influence, des cœurs corrompus sont purifiés, des âmes lâches deviennent vaillantes. Par son action, des faibles sont fortifiés, des affligés consolés, des moribonds vivifiés. Comment expliquer ce mystère? Il n'y a qu'une réponse à cette question. La voici: La Bible fait connaître les pensées de Dieu, Sa sagesse, Son amour. La Bible pénètre l'âme, transforme le cœur, façonne l'esprit, et amène ainsi l'homme à vivre conformément à la volonté de Dieu. Procurez-vous donc la Bible, lisez-la, étudiez-la avec une entière confiance. Ne lisez pas pour devenir plus savant, mais pour devenir meilleur. Vous trouverez sans doute des passages difficiles, obscurs, mais ceux qui peuvent vous aider à devenir meilleur sont les plus nombreux et ils sont écrits dans une langue simple, facile à saisir. Dieu veut se servir de ce livre pour parler au cœur de tout homme sincère. Gardez-vous de lire ce livre sans le comprendre appliquez au contraire toute votre intelligence à sa lecture. Réfléchissez sérieusement. Quand vous aurez compris quelque chose, demandez à Dieu de vous aider à faire ce que votre conscience vous indique, Si c'est ainsi que vous lisez ce livre une communion profonde s'établira entre votre âme et celle du Christ. Cette communion vous unira à Dieu et cette rencontre avec Dieu en Jésus-Christ vous donnera la paix intérieure et le bonheur dont vous avez besoin.
QUELQUES "JE SUIS" DE NOTRE SEIGNEUR
Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Jean 6: 35. Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres mais il aura la lumière de la vie. Jean 8: 12. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Jean 10: 12. Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort. Jean 11 : 25. Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Jean 14: 6.
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