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1927: Buku na kutanga o lingala, Buku III
[Livre de lecture en lingala, Livre III],
Maristes, Buta
[traduction française du lingala]
Buku na kutanga o lingala (Livre de lecture en lingala) Collection des Frères Maristes. Troisième livre. Buku III 3e édition. Liège, Imprimerie II. Dessain, 1927, 112 p.; 12 x 18,5 cm. (J.9)
Auteur: Anonyme (selon une information de 1995: les livrets en lingala sont du Frère Donatus = R. Jerôme Devriendt).
Contenu : Leçons concernant Dieu, la famille, l'école, le peuple, les animaux, la nourriture, les paysages et villages; vocabulaire lingala-français p.85-112 (éd.1927).
Editions: 1e : 1910 ?; 2e : 1923; 3e : 1927. : En version bilingue: : lingala-français et français-kiswahili.
Influence: fait partie d'une série de trois livrets de lecture des écoles des Frères Maristes à Stanleyville et à Bunia. Plusieurs lectures sont reprises dans Exercices de langage (J.52).
Iconographie: plusieurs photos.
Langue: lingala
Traduction: intégrale dans le cadre du Projet Jewsiewicki.
Extraits publiés: 1) Leçon 36, p.29-30 (Bulamatari - le Roi); 2) Leçon 37, p.30-31 Batu ba Kongo (Les habitants du Congo); 3) Leçon 38, p. 31 Bazande (les Azande);.4) Leçon 30, p.32-33: Babua (les Babua); 5) Leçon 40, p. 33: Bakongo (les Bakongo).
Références: Archives Aequatoria (en photocopie): F-13 (1927);
Microfilm: ALA,: 219.220 et 276.277.
LIVRE DE LECTURE
SECTION 1: Concernant Dieu
1. Dieu. Dieu est le créateur, le propriétaire, le roi du ciel et de la terre. Tout le monde sait que Dieu existe, car rien ne peut exister sans créateur. Dieu est au ciel sur la terre et partout. On ne voit jamais Dieu, car il est immatériel. Dieu vraiment observe toutes ses créatures, sait les cœurs de toutes les personnes. Dieu est juste, récompense les bons, châtie les mauvais. Aimons Dieu de tout cœur, louons-le, prions-le. Marchons sur la voie de sa loi.
2. Dieu créateur. Depuis longtemps Dieu a toujours existé. C'est lui qui a la vie. Toutes les choses, la terre et l'heure n'existe pas. Dieu a fait exister toutes choses par sa propre force, et non par celle d'une autre personne. Le premier jour Dieu créa la lumière. Le deuxième jour, il créa le ciel. Le troisième jour, il créa les eaux, remplit la terre avec les herbes et les arbres. Le quatrième jour, il créa le soleil, la lune et les étoiles. Le cinquième jour, il créa les oiseaux et les poissons. Le sixième jour, il créa les animaux et l'homme. Dieu observa ses créatures, toutes étaient bonnes. Le septième jour, Dieu se reposa. Dieu a tout créé en sa bienveillance pour nous montrer sa gloire et sa puissance.
3. Jésus-Christ. Jésus-Christ est le Dieu-fils, deuxième personne de la sainte trinité. Il s'est transformé en homme pour nous sauver. Jésus-Christ est Dieu et homme en la même personne. La mère de Jésus-Christ est la sainte vierge Marie. Ses parents étaient sur la terre, mais St. Joseph était son père adoptif. Jésus-Christ est né à Bethléem. Il est resté chez Marie et Joseph durant trente ans : il respecta ses parents, il pria Dieu. Après, il enseigna la parole de Dieu, manifesta sa puissance en tant que Dieu, et fera appel aux apôtres. Les enfants doivent respecter, aider leurs parents, prier Dieu comme Jésus-Christ.
4. Jésus-Christ. (suite). Pour manifester sa puissance en tant que Dieu, Jésus-Christ ressuscita les morts, guérit différentes maladies, réalisa divers miracles. Beaucoup de gens ont reçu Jésus-Christ comme sauveur, mais d'autres ne l'ont pas reçu. Jésus-Christ et mort sur la croix pour racheter tous les gens. Il fut enterré dans une tombe. Mais son corps ne fit longtemps dans la sépulture : Jésus-Christ ressuscita le troisième jour. Beaucoup de gens l'ont vu après. Après sa résurrection, il resta sur la terre, le quarantième jour il monta au ciel. Il reviendra sur terre, le dernier jour pour le jugement de tous. Enfants, quand nous prions Dieu tous les jours, nous n'aurons pas peur de cette situation. Les mauvais doivent l'avoir peur.
5. Les anges et les démons. Dieu créa aussi des êtres vivants, mais nous ne le voyons pas, ceux-ci sont dans le ciel. D'autres, les mauvais n'ont pas respecté la loi de Dieu, ils étaient envoyés en enfer. Ce sont les démons. Les démons sont mauvais : ils essaient de mener les gens au feu de l'enfer. Dieu accorda à chaque personne un ange gardien, pour sa surveillance contre les tentations et pour lui indiquer la voie du ciel. Qu'on prie chaque jour l'ange gardien: "Ange du ciel, mon gardien, conduis-moi tous les jours vers les ordres de Dieu."
6. Le baptême. Le nom de celui qui est baptisé est "chrétien". Le prêtre donne le baptême avant tous les autres sacrements. Quand l'enfant grandit, il doit être baptisé afin qu'il abandonne tous les péchés, qu'il observe les commandements de Dieu. Qu'on demande la grâce du baptême. Le baptême fait naître les hommes comme ses enfants, il les fait entrer dans l'assemblée des fidèles, efface le péché originel et tous les autres péchés commis par quelqu'un avant le baptême. Il enlève la dette du péché. Il répand sur l'esprit, la foi, l'espérance et la charité. Enfants chrétiens, rendez grâce à Dieu, car vous avez reçu le baptême. Enfants, implorez la grâce du baptême.
7. Noël ou Naissance de Jésus-Christ. (le jour du 25 décembre). Sainte Marie et saint Joseph quittèrent Nazareth pour Bethléem car ils doivent obéir aux ordres des chefs. La nuit, ils n'eurent pas une place pour dormir car il y avaient trop d'étrangers. Ils entrèrent dans l'étable des moutons et au milieu de la nuit, Marie mit au monde son fils, l'enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire. L'ange se présenta aux bergers et ils furent saisis de frayeur et leur dit :"N'ayez pas peur, je vous annonce une bonne nouvelle: aujourd'hui, un sauveur vous est né. Et ceci vous servira de signe: vous retrouverez un nouveau-né enveloppé et couché dans une crèche." Soudain, les anges chantaient au ciel: "Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur terre aux hommes bons". Après les bergers se dirent entre eux :"Allons à Bethléem voir ce que le Seigneur nous a fait connaître". Ils partirent donc en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né, couché dans la crèche. Ils se prosternèrent, louèrent le nouveau-né et allèrent informer la nouvelle au reste du village. Que les hommes aiment Jésus le Sauveur, qu'ils se prosternent devant lui et le louent à l'église.
8. L'Ascension de Jésus. (Le quarantième jour après Pâques). Après sa résurrection, Jésus se présentait plusieurs fois à ses apôtres et disciples. Le quarantième jour après sa résurrection, Jésus alla avec ses disciples et apôtres, environ cinq cents au Mont des Olives. Jésus leur parla :"Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc enseigner à tous les hommes la bonne nouvelle; baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit… Celui qui croît et est baptisé, sera sauvé; celui qui ne croît pas, sera malheureux…" Après ces paroles, Jésus souleva les mains, bénit ses apôtres et disciples et monta au ciel, où il est à la main droite de Dieu le Père. Les disciples regardèrent Jésus, le nuage l'en ferma et au même instant, deux anges se présentèrent à eux et leur dirent: "Hommes de Galilée, pourquoi restes-vous à regarder le ciel? Ce même Jésus qui vient de monter au ciel du milieu de vous en reviendra un jour de la même manière". Enfants, Jésus reviendra encore le jour de la résurrection juger tous les hommes. Jésus le sauveur fera entrer les bons dans la joie du ciel, jettera les mauvais dans le feu de l'enfer.
9. L'Assomption de Marie (le 15 août) La sainte vierge Marie, mère de Dieu, où se trouve-t-elle? La sainte vierge Marie se trouve au ciel avec son âme et son corps. Est-ce que la sainte Marie se trouve à l'église? C'est son image qui se trouve qui se trouve à l'église. Sainte Marie n'est pas morte pour des raisons de maladies ou de vieillesse, mais pour l'amour de Dieu. Son âme et son corps se trouvent au ciel près de Jésus-Christ. Au moment de la mort de Marie, les apôtres étaient à ses côtés, à Jérusalem. On l'a inhumé à Getsemani. Les anges louèrent durant trois jours le sépulcre de sainte Marie. Après ils cessèrent de chanter. Et Thomas arriva aussi pour voir la mère de Dieu. Les apôtres ouvrirent le sépulcre et voyèrent seulement les habits et dirent: "Jésus a glorifié sa mère, et a fait monter son corps au ciel". Enfants, Marie est maintenant la reine des anges et des saints. Elle est la mère protectrice des chrétiens. Prions pour qu'elle nous protège maintenant tout au long de notre vie.
10. Tous les Saints (le 1er novembre). Maman : Enfant, demain c'est la fête de tous les saints. Charles. Je sais maman, le maître nous l'a dit en classe, c'est une fête de prescription. Maman: Bien, mais que veut dire Tous les Saints? Charles: C'est la fête de tous les saints qui se trouvent au ciel: St. Marie, St. Léon, St. Anne, St. Pierre, St. Paul, et les autres. Maman: C'est vrai mon enfant, ils sont nombreux, on ne peut pas les citer, on ne les connaît pas tous. Charles : Le maître disait: Enfants, priez tous les saints. Et qui sont-ils? Maman: Le jour du baptême, le prêtre t'a donné le nom de Charles. Depuis ce jour-là, Saint Charles est devenu votre protecteur. Charles: Et Saint Charles me protège-t-il vraiment? Maman: C'est sûr mon enfant, en priant toujours au nom de ton saint, tu seras heureux et loin des dangers. Il va te protéger. Charles: Je vais essayer de faire comme saint Charles, mon frère. Demain je prierai à la sainte messe, à la prière du soir, que tous les saints nous protègent.
11. La première poule. (Exercices de Langage, p. 92-93, leçon 1) L'enfant mangea un œuf de la poule de sa maman. La maman de dire ": Mon enfant, tu sais d'où provient cet œuf ? -"Je sais, maman, notre poule noire l'a pondu". -"C'est sûr. Mais d'où est sortie notre poule noire?" "Elle est sortie d'un autre œuf, je n'oublierai plus, c'était petit poussin auparavant". "Et d'où est sorti l'autre œuf?" L'enfant sourit et répondit ": Ce n'est pas une autre poule qui l'a pondu? -"Et d'où est sortie cette autre poule?" -"d'une autre œuf, comme toutes les poules" -"Si c'est comme ça, d'où provient le premier œuf ?" -"He, Maman, c'est la première poule qui l'a pondu" -"C'est vrai, mon enfant, mais quand la première poule pondu le premier œuf, qui avait créé la première poule ?" L'enfant raisonna et regarda en haut: " Dieu vraiment a fait exister la première poule !" -C'est sur mon enfant, Dieu est le créateur de toutes les créatures. Louez-le quand vous obtenez une offrande de sa part.
12. L'histoire de Daniel. Les Babyloniens se prosternaient devant le grand python. Cyrus leur roi dira à Daniel: "Diras-tu que celui-ci n'est pas le Dieu vivant? Daniel répondit: "Roi, si celui-ci est considéré comme Dieu, puis-je le tuer? Laisse-moi que je le tue!" Et le roi de dire: "Que tu le tues". Daniel prépara le copal avec de l'huile et des cheveux; il forma des petites boules et les donna au python. Le python sans hésitation, souffre et meurt. Après Daniel dit: "Votre dieu, est un dieu faible". Les Babyloniens informés de la nouvelle, s'écrièrent et vinrent chez Cyrus disant: Où serait Daniel? Qu'on puisse le tuer.
13. L'histoire de Daniel (suite). Cyrus aimait Daniel fort bien, mais sous leur pression, il le livra aux babyloniens. Ils le jetèrent dans une fosse avec sept lions. Les lions furent privés des nourritures pour qu'ils soient affamés et puissent dévorer Daniel. Mais les lions ne firent le moindre mal à Daniel. Daniel y resta pendant six jours, il eut faim et Dieu lui envoya à manger. Le septième jour, le roi vint inspecter la fosse et trouva Daniel au milieu des lions. Cyrus joyeux, disait: "Le Dieu de Daniel est vraiment le grand Dieu". Il fit sortir Daniel, et y jeta ses ennemis. Aussitôt ils furent dévorés.
SECTION 2: LA FAMILLE
14. Papa et maman. (Exercices p. 93-94, leçon 2) Papa travaille pour avoir de l'argent afin d'acheter la nourriture, des habits, ceux de son épouse, et de ses enfants. Maman élève les enfants, garde les biens de la maison, prépare les nourritures, lave et coud les habits. Papa et maman s'aiment, aiment leurs enfants, les initient à la prière, leur apprennent le travail et les gardent s'ils sont malades. Les enfants aiment papa et maman, les glorifient, leur obéissent très bien. Ils prient Dieu pour qu'il garde les parents beaucoup d'années. Les bon enfants aiment leurs frères et sœurs, respectent la loi de Dieu. Ils disent: "Aimez papa et maman pour qu'on vit de longues années sur la terre".
15. Grand-père. (Exercices p. 96, leçon 4) Mon grand-père a vieilli. Il marche lentement. Dans sa bouche je ne vois pas de dents, il ne voit pas comme auparavant, ses cheveux sont coupés. Il est chrétien. Un jour, il était au milieu de ses enfants, joyeux et disait": Mes enfants, restez très bien, que Dieu vous bénisse. Faites ce qui est bon, évitez le mal. Aimez vos parents, et les enfants, aimez-vous tous les jours. Aimez aussi vos prochains. Aimez Dieu de toute votre âme. L'amour de Dieu et des prochains rend les hommes heureux ici sur la terre et au ciel". Les enfants répondirent ": C'est vrai grand-père, nous ferons comme vous dites pour que nous ayons le bonheur de la vie".
16. Le bon papa. Papa partit travailler dans son champ, Honoré son enfant venait âpres. Tous les deux travaillèrent beaucoup et le soleil frappa sur leurs têtes. Papa regarda en haut, l'enfant dit: "Papa, que regardes-tu?" Papa répondit: "Enfant, le soleil devient trop fort, je regarde le soleil et je réfléchi: Dieu est le grand chef, très bon, il créa le soleil pour nous, il nous donne tous les jours à manger, je le remercie. Et toi Honoré, aimes-tu Dieu le créateur? "Oui papa, j'aime Dieu de toute mon âme car il est bon sans limite".
17. Rêve. Il y a longtemps, Joseph, un enfant très bon, était endormi au milieu de la nuit? Il rêva. Il vit dans la maison son ange gardien. L'ange avait deux ailes, avec une figure fort élégante, avec des longs cheveux, avec des habits propres, avec une bouche, et il lui dit: "Mon enfant, j'aime vous apporter le bonheur, choisissez ce que je vous apporte". Joseph joyeux, réfléchit et répondit: "Ange du ciel, mon protecteur, vous voulez me faire du plaisir, apporte moi deux choses: "Gardez mes parents longtemps sur la terre et remplisez mon cœur avec le courage de les respecter comme Dieu le commande." L'ange fut joyeux, bénit l'enfant et s'envola au ciel. Apres le père et la mère de Joseph vivaient plusieurs saisons et Joseph se montrait reconnaissant envers eux.
18. Aime ton prochain. Une fille, Marie, sortit de la maison. Sa mère lui donna des arachides pour manger. Marie qui avait une grande faim, eut envie de manger des arachides. Sa mère lui ordonna de jouer avec de bons amis. Un enfant, nécessiteux, arriva chez les enfants, et dit à Marie: "Ma sœur est malade et préfère des arachides, mais je n'ai pas d'argent pour en acheter." Touchée dans son cœur, Marie lui donna des arachides et dit: "Prends, mon enfant, ces arachides et donnes-en à ta sœur". Maman remarqua ce bon geste de Marie, s'en réjouis et se dit dans son cœur: "J'ai un bon enfant qui aime son prochain".
19. Les bonnes oranges. César marcha avec des mauvais camarades. Son père le lui reprocha et dit: "César quand tu ne fuis pas les mauvais camarades tu deviendras comme eux". L'enfant répondit: "N'ayez pas peur, je ne deviendrais pas mauvais, mon bon comportement influencera les mauvais camarades. Le père, un homme sage, ne dit rien. Mais la semaine dernière, il rentra au village, avec dix bonnes oranges. Il appela son enfant et dit: "Père de César, je vais vous donner dix oranges pour conserver dans la malle pendant cinq jours. Vous les mangerez après. César dit: "Père, une orange est pourrie; je vais l'enlever. Le père répondit: "Laissez mon enfant, n'ayez pas peur, les bons fruits arrangeront les mauvais".
20. Les bonnes oranges (suite) Cinq jours après, le père ouvra la malle aux yeux de César. L'enfant pleura: "Mon, père, vous aviez associé les mauvais fruits et les bons fruits? Ceux-là ont altéré tous les bons". Le père dit: "Mon fils, je voudrais t'éduquer, tu vois que les bons n'ont pas arrangé les mauvais; un mauvais fruit a altéré tous les bons. Comment peux-tu rester bon au milieu des enfants mauvais?" César observa les conseils de son père: lui obéit et joua avec les camarades qui ne sont pas mauvis.
21. Aidez vos parents. Demain au grand matin, j'ai rencontré un petit enfant, transportant du bois sur la tête. Je lui demanda: "D'où viens-tu camarade?" "Je cherchais du bois à la foret pour préparer de la nourriture." "Tu n'est pas fatigué?" "Rien du tout. Je suis encore fort. J'ai dépassé sept ans. Papa travaille en ville. Maman a beaucoup à faire, car elle élève mes petits frères; moi aussi, je vais aider ma mère tous les jours." L'enfant qui aime ses parents, est un enfant bon.
22. Les mouches. (Exercices, p. 97-98, leçon 5) La vieille mouche disait à ses enfants: "Mes enfants, je vais vous donner conseils, écoutez-les, ne les oubliez pas:" Ayez peur de trois choses suivantes sans négligence: miel, boisson chaude. La mouche-enfant dit: "oh, le miel est bon". Apres elle mangea du miel et le miel bloqua ses pattes, pas moyen de s'envoler et elle trouva la mort. L'autre mouche dit: "Maman, le vin est trop succulant. La troisième mouche réfléchit: "C'est une chose qui est bonne: le feu de la lampe, c'est le feu, pas le miel, c'est pas du vin, c'est bon pour les yeux." Elle s'envola sans contrôle, elle se brûla au feu et trouva la mort en souffrant. C'est parce que, les trois n'ont pas obéis aux conseils de leur mère. Enfants soyez respectueux envers tous.
23. La chèvre et léopard. (Exercices p. 98-99, leçon 6) La petite chèvre n'a pas obéit aux conseils de sa mère et marcha très loin dans la forêt. Sa mère pleura et dit: "Quand le léopard te verra, il te dévorera". Le léopard rencontra la petite chèvre et dit: "Salut ma petite chèvre, je suis très content car tu es venu me voir". La chèvre ne connaissait pas les ruses du léopard et répondit: "Il ne pleut pas, le soleil n'est pas fort, je vais me promener et ma mère a peur". Le léopard, animal de ruse dit: "Tu as bien fait car je n'avais pas de le nourriture". Par après le léopard saisit la petite chèvre. La petite chèvre pleura fortement: "Me, me, mememe…!". Mais c'était en vain, le léopard le dévora! Mes enfants, écoutez les conseils de vos parents.
24. L'enfant et le pigeon. L'enfant: "Pigeon, oiseau doux, je te regarde avec joie quand tu voles, quand tu transportes des petites branches pour construire ton nid. Je te félicite car tu couves tes œufs pendant quinze jours pour qu'il y ait éclosion, et tu cherches des nourritures or leur donner. Vraiment, pigeon tu es bon". Pigeon: "Homonyme, enfant sage, je te remercie pour ta bonté. Mais, tu réfléchi avant, qu'est-ce que tes parents ont fait pour toi? N'oublies pas, mon enfant, je fais cela uniquement pendant quelques semaines, mais…regarde, tes parents t'élèvent, te gardent pendant des années. Leur amour est si grand! Et, vraiment, les bons enfants aiment et glorifient leurs parent tous le jours.
SECTION 3: L'ÉCOLE
25. Les enseignants. Les gens au Congo ne savaient ni lire ni écrire. Mais les enfants des chefs, de soldats, de travailleurs et beaucoup d'autres enfants manifestèrent le désir d'apprendre à lire et à écrire Auparavant, il n'y avaient pas d'écoles dans les villes du Congo. Beaucoup d'enfants des noires étudiaient dans les écoles des missionnaires. Le roi Albert 1er voulut aider tous les enfants. Il construisit des belles écoles à Boma, Kitambo, Lusambo, Kabinda, Lubumbashi, Kisangani et Buta. Il envoya dans ces villes des enseignants pour apprendre aux enfants: la prière, la lecture, le chant et pour leur apprendre le métier de forgeron, de menuisiers, de maçon, de tailleur, d'artisanat pour les autres. Nous tous, écoliers de l'Uele, devons étudier très bien. Nous ne quitterons l'école que si nous sommes devenus très intelligents. Remercions le roi Albert 1er, car il nous fait du bien, il nous aime d'un véritable amour.
26. L'école. (Exercices p. 99-100, leçon 7) Le nom de l'école, c'est la maison des livres. Les murs ont été faits en briques, les tôles sont sur le toit de l'école. Sur les murs, je vois de grandes fenêtres et des portes. Si nous entrons dans la maison des livres, je vois une croix, des bancs, des chaises, des images, une cloche, des tableaux, des livres. Les objets qui servent à écrire et tant d'autres choses. Nous allons à l'école pour apprendre, le maître nous apprend le catéchisme, la lecture, l'écriture, le comptage et le chant, car tout cela nous rends intelligents. Tous les écoliers ne sont pas du même degré. Les uns sont au degré élémentaire, les autres au degré terminal, moi je suis au degré moyen. Les bons écoliers ne s'absentent jamais.
27. Un bon écolier. (Exercices de langage p. 101, leçon 8) Michael est un bon écolier. Il respecte toujours son maître. Il n'engage pas des querelles avec les autres écoliers. Il ne les maltraite pas. Les autres élèves ne le dérangent pas, mais ils l'aiment. Quand il vient à l'école, il lave la figure, peigne ses cheveux, ses habits sont propres. Ses livres sont propres. Quand la maître enseigne, il est attentif, il écoute toutes ses paroles; il répond quand on lui pose une question. Il écrit les leçons très bien dans son cahier. Certains jours le maître montre aux écoliers paresseux le travail de Michael. En classe, Michael reste calme, mais à l'extérieur, il joue beaucoup. Il salue d'autres gens en cours de route. Au village il aide ses parents.
28. Nko. Nko, un petit écolier, veut demander toutes les choses et pleure quand on lui refuse ces choses. Quand les gens du village écoutent ses pleures, ils disent: "Ecoutez Nko, le pleurnicheur". Quand il va à l'école, il passe le temps à regarder les oiseaux, les poissons, les magasins et il arrive en classe après ses amis. Quand il entre en classe, les autres enfants pensent: "Nko, l'enfant arrive". Il ne lave pas sa figure, ses habits sont déchirés, son corps est sale, ses livres sont salis avec de l'encre. Les autres écoliers n'aiment pas jouer avec lui car il est très sale. Il n'étudie pas ses leçons. Il ne sait pas répondre. Il n'est pas intelligent. Il sait fatiguer le maître. Les enfants disent: "Nko laisse. Tu ne sais rien". Il décourage ses parents, il ment, vole et ne prie pas. Vraiment, Nko est un mauvais enfant.
29. La négligence. Léopold écrit sa copie à la maison. Apres, il laissa son cahier avec l'encre sur la petite table et il part jouer avec les enfants du village. Suzanne, l'enfant, revient du champ, avec sa mère, regarda le cahier, prit l'encre, sourit et versa l'encre sur le cahier. Elle voulait le nettoyer mais en vain. Elle salit tout le cahier. "Je meurs! Ma mère, je meurs." Pris par la colère il s'emporta contre Suzanne. La mère écouta et disait: "Ferme ta bouche, laisse Suzanne, elle n'a pas fait du mal, elle ne sait rien. Pourquoi n'as tu pas très bien gardé ton cahier?"
30. L'écolier voleur. (Exercices p. 102-103, leçon 9) Remy va à l'école comme ses frères. Un jour, il perdit sa touche, mais ne dit rien au maître; Il pensa "Je vais chercher une autre touche." Il entra soudainement en classe en l'absence des autres et il vola la touche d'autrui. On ne savait pas la faute de Remy. Deux semaines après il prit un petit livre et vola un cahier, rapidement. Tout à coup, le maître apprit le vole. Il chercha partout les objets volés; voilà retrouvé la touche, le petit livre et le cahier sur le banc de Remy. Le voleur eu honte. Il n'ouvrit pas la bouche.
31. L'écolier voleur (suite). Le maître disait: "Mauvais enfant, qu'a tu fais? As-tu volé les biens des autres? As-tu oublié le commandement de Dieu: Ne vole pas"? Remy pleura, pleura et il fut très honteux. Le maître dit encore: "Restitue les objets volés, car Dieu n'aime pas le vol, quand le voleur restitue pas les objets de l'ami." Remy regarda le sol, se met à coté des autres écoliers et restitua le bic, le livre et le cahier. Le maître lui demanda: "Remy, tu ne sais pas que le voleur est une mauvaise personne? Les hommes le haïssent. N'a-t-on pas créé la prison pour les voleurs? Veux tu rester voleur?" Remy pleura et répondit :"Je ne vais plus voler, maître". Les paroles de Remy furent des paroles sincères car il ne volera plus.
32. L'enfant malade. Il y a longtemps, Félicien le petit écolier, tomba malade. Chaque jour, il entendit les rires et les chants de ses camarades. Il dormit sur la véranda sur un grabat; il ne sait plus marcher. Il regarda ses camarades partir à la rivière pour pêcher, il fut inquiet et pleura. Un jour, Léon laissa la route de la rivière, entra dans la maison de Félicien et resta à coté de l'enfant malade. En ce moment Félicien fut très heureux à cause de la visite de son camarade. Le soir, Léon s'endormit avec joie car il fit une bonne action. Cependant Félicien guérit, il marcha et joua comme les autres enfants. Vraiment! Léon est le camarade de Félicien.
33. Le léopard et l'antilope. Lors de leur voyage, le léopard et l'antilope burent de l'eau au même moment. Le léopard eut le désir de manger un animal; il voulait manger l'antilope et il le trompa en disant: "Vous salissez l'eau que je prends?" L'antilope répondit: "Je ne sali pas votre eau. Je suis en aval tu es en amont". Le léopard ferma la gueule, et puis il répliqua. "L'année passée, tu t'es moqué de moi à la foret!". L'antilope à répondre: "Farceur, ma mère m'a donné naissance cette année-ci; je suis encore un petit ". "Si c'est comme ça, ta mère s'était moqué de moi depuis longtemps! Après le léopard attrapa et mangea l'antilope. Malheur au léopard pour sa face, malheur aussi aux enfants qui trompent.
34. Le moineau et le cheval (Exercices, p.103-104, leçon 10) Moineau.- "Cheval, ta table est rempli des aliments et mon ventre est vide. Je voudrais manger les restes du maïs. Veux-tu ? Cheval. - "Oui, moineau, mange, rempli ton ventre, pas de problèmes. Le moineau, plein de joie, se remplit le ventre et remercia le cheval d'un bon mot. Le moineau disait: "Cheval, puis-je faire quelque chose pour vous? Je vois, tu es malheureux car tu manges lentement. Le cheval répondit: "Je meurs! Les mouches, par centaines, me dérangent, mangent ma peau, je sens une véritable douleur!" Le moineau disait: "Père, ne pleure pas, je vais finir ta souffrance!". Il s'envola de tout coté du cheval, attrapa, mangea toutes les mouches. Aidons les camarades avec bonté.
SECTION 4: LES HOMMES
35. L'homme. Au début Dieu créa Adam et Eve, ils sont les ancêtres de tous les hommes. Tous les hommes sont semblables, mais Dieu a demandé de respecter les autorités. L'homme est une créature intelligente; il a un corps et un esprit. Dieu créa l'homme pour qu'il connaisse, aime, travaille, ici bas afin d'être heureux au ciel. L'esprit de l'homme vit éternellement; mais son corps meurt; l'esprit de l'homme ne meurt pas, mais il part soit à l'enfer, soit au purgatoire, soit au ciel. Apres la mort, le corps de l'homme ne restera pas définitivement isolé. Dieu fera rejoindre le corps à l'esprit au dernier jugement.
36. L'Etat. Le nom de l'état, c'est notre grand chef, Albert Ier. Il monta au trône après Léopold II, son oncle en 1909. Son épouse s'appelle Elizabeth. Albert et Elizabeth donnèrent naissance à trois enfants; leurs noms: Léopold, Charles et Marie José. Tous sont des catholiques. Il y a longtemps, le roi Albert I voyagea au Congo pour voir tout ce qui se trouve dans notre pays. Il nous aime bien, nous les hommes du Congo. La ville d'Albert Ier est Bruxelles, au centre de la Belgique. Nous glorifions et respectons le roi Albert Ier. Que Dieu lui accorde la vie, qu'il ne le laisse pas aux mains de ses ennemis.
37. Les hommes du Congo. Les habitants du Congo sont des noirs. On n'a pas encore compté leur nombre. Il s'élève à seize millions. Il appartiennent à plusieurs ethnies: Basorongo, Bakongo, Bateke, Bangala, Bapoto, Basoko, Babua, Bazande, Bakango, Bangbetu, Batikitiki ou Baka et plusieurs d'autres. Les Basorongo habitent vers l'océan. Les Bakongo en aval, à Boma, Matadi, Kisantu à la rive gauche du fleuve. Ils sont des dockers et travailleurs robustes. Les Bateke sont à Kitambo. Ils sont spécialisés pour la vente et l'achat. Les Bangala sont à Makanza, Mobeka, Lisala et Bumba. Ils sont gros. Il font des tatouages aux visages et aux oreilles. Ils enlèvent les cils de leurs paupières et liment leurs dents. Ils n'ont pas peur de la guerre. Est-ce qu'il n'y a pas beaucoup de Bangala des soldats de l'état. Ils sont intelligents. Les Bapoto et Basoko sont les frères des Bangala. Ils déforment leurs visages par des tatouages. Ils fabriquent des gros mortiers et des bonnes pirogues, forgent des lances et des machettes. Ils tuent beaucoup de poissons. Les Babua, Les Bazanda, les Bakango, les Bangbetu sont les gens de l'Uele.
35. Les Bazande. Les Azande habitent le Nord de l'Uele, certains à la rive gauche de cet affluent. Leurs patriarches: les Babandia, les Bavungara, les Banunga. Les Azande n'ont pas de longues têtes, pas de gros nez comme leurs voisins. Ils ont des petites bouches. Ils n'arrangent pas trop leurs dents. Ils ne sont pas longs, une taille moyenne. Ils sont bruns. Ils ont des beaux corps; gens très bons et intelligents. Leurs chefs envoient leurs enfants dans les écoles de Buta pour apprendre à écrire. Les Azande cultivent les mongi. Fabriquent les pots, les paniers, les pirogues, les lits, les lances, les machettes, les houes, les souliers et d'autres objets. Pour le chef on construit une grande maison. On nettoie la parcelle et on construit une clôture pour ses épouses. Les soldats du chef restent dan sa parcelle, les hommes aux armes restent à la sortie de la route. Les Azande on à t peur et respectent leurs chefs. Pour cela, c'est très bien.
39. Les Babua. Le pays des Babua est situé à la rencontre des affluents Uele, Bamokandi et Rubi. Les Babua sont grand et forts, ils sont nombreux. Ils se tatouent, ils arrangent les dents, toue les orteils, utilisent de l'huile pour le corps. Ils captent beaucoup d'animaux, tuent les poissons. Défrichent des gros champs, mais loin du village. Ils cultivent les bananes, le riz, le manioc, le maïs, le sorgho, la canne à sucre. Leur sol est très fertile, on y produit beaucoup de choses. Leurs forgerons forgent des lances, des haches, des houes, des grandes et petites machettes. Les femmes fabriquent des pots, les hommes fabriquent des paniers, tissent des cordes, des chaises et des lits. Les Babua et les Bamabili aiment à transporter les malles et récoltent beaucoup de caoutchouc. Les Babua construisent de gros villages le long de la route. Ils n'ont pas peur de leurs chefs comme les Azande. C'est honteux. Les grands chefs Babua envoient leurs enfants dans les écoles de Buta. Ne sont-ils pas intelligents?
40. Bakango. Les Bakango bâtissent leurs villages sur les rives ou sur les îles de l'Uélé. Habitués à l'eau dès leur enfance, ils sont excellents nageurs. Ils sont aussi des pagayeurs très forts et très adroits. Descendre, remonter l'Uélé au milieu des pierres et des grands rapides n'est pas chose trop difficile à leurs yeux. Pendant la saison sèche, ils n'abandonnent pas l'eau. Ils construisent des huttes sur les rochers, au milieu de la rivière. Ils prennent beaucoup de poissons. Ils tuent des hippopotames et des crocodiles. Quand un éléphant arrive dans une eau profonde, ils le tuent avec leurs lances. Ils tressent des filets, font des pagaies et des bonnes pirogues. Parmi les Bakango, il y a aussi des cultivateurs et des forgerons. Tous sont renommés pour leur courage.
41. Les nains (Exercices, p. 107-108, leçon 14). Les nains du Congo sont une race d'hommes très petits. Ils ont une tête ronde et un gros ventre. Ils se dispersent par groupes dans la foret, entre les autres tribus. On les rencontre dans la régions de l'Uélé, de l'Aruwini, du Kasaï et entre le Lualaba et le Tanganika. Ils habitent dans des huttes. Les nains sont de grands chasseurs. Ils font la chasse avec de petites lances et des flèches. Il ne cultivent pas la terre. Ils échangent du gibier contre des fruits. La nuit ils vont mettre de la viande dans un endroit et prennent du maïs, du manioc, des bananes à cet endroit. Cependant ils ne craignent pas la rapine. Les autres tribus les craignent parce qu'ils blessent leurs ennemis à l'improviste avec des flèches et puis se cachent dans la foret.
42. L'esclavage au Congo (Exercices, p. 108-109, leçon 15) Il y a peu d'années, l'esclavage faisait encore endurer des maux épouvantables aux populations du Congo. Des Arabes nombreux arrivèrent à Zanzibar en 1817, à Udjidji en 1845 et à Nyangwe, sur les rives du Lualaba en 1868. Chercher, capturer, acheter, vendre des esclaves était leur principal commerce. Ils furent aidés dans cette besogne par des chefs méchants. Les Arabes se répondirent partout dans les régions de Kirundu de Nyangwe, de Kasongo et de Kambamibare. Ils apparaissaient dans les villages la nuit; ils brûlaient les maisons et tuaient ceux qui voulaient fuir ou protéger leur famille. Ils capturaient les autres: hommes, femmes et enfants. Ils les traînaient, les poussaient, comme des animaux, vers les marchés d'esclaves à Ujiji, Tabora, Zanzibar. En route ces malheureux enduraient la fatigue, la faim, la soif. Leurs maîtres barbares n'avaient pour eux aucune pitié. Ils frappaient et tuaient ceux qui ne pouvaient avancer. Mais le roi Léopold II, apprenant toutes ces horreurs, envoya des blancs pour y mettre fin.
43. Vaines parures des indigènes (Exercices, p. 110-111, leçon 16). Beaucoup d'habitants du Congo se tatouent la figure, les bras, les jambes, la poitrine, le ventre, le dos. Les uns s'arrachent les sourcils et les cils. D'autres taillent leurs dents en pointe. Mais souvent ces dents les font souffrir, pourrissent et tombent. On voit alors des jeunes gens avec une bouche vide comme le vieillards. Les Bangbetu serrent la tête des petits enfants et la font pousser en longueur; Les babua et d'autres encore, percent les oreilles; les lèvres et les nez. Dans ces trous ils mettent une plume d'oiseau, un morceau de bois, une douille, un bouchon, une allumette, une herbe ou d'autres objets. Vraiment, les orteils et les lèvres percées, est-ce un ornement? Pas du tout. Que les élèves évitent la malpropreté, qu'ils se lavent tous les jours, qu'ils aient des habits propres. Voilà pour tous un ornement véritable.
44. L'enfant intelligent. Un étranger, un vieil homme, passa près des enfants qui jouaient dans le rue. L'étranger s'approcha d'eux; "Salut papa". L'étranger répondit: "Salut les enfants; j'ai soif; où se trouve la route de la source?" Bavon, l'enfant intelligent, lui indiqua la route de la source, puisa de l'eau et la remetta à l'étranger. Le vieux but lentement, regarda l'enfant, but encore et dit: "Je pars, enfant, salut! Dieu vous sauvera suite à la bonté que tu as montré tout de suite."
45. Le voleur (Exercices, p. 111-112, leçon 17). Une nuit, un voleur s'empara de la chèvre d'un indigène. Le lendemain il la conduisit au marché d'un village voisin. L'indigène s'y rendit aussi pour voir si sa chèvre n'y était pas exposée. Là, il y avait beaucoup de chèvres. Il la distingua bientôt parmi beaucoup d'autres. La montrant du doigt, il dit: "Voilà la chèvre qu'on m'a volée. Le voleur répondit d'un ton mielleux: "Tu te trompes, mon ami, cette chèvre, je l'ai acheté il y a longtemps au marché de Buta. L'indigène rusé ne répondit pas tout de suite, mais cachant aussitôt les deux yeux de la chèvre, il s'écria: "Si c'est ta chèvre depuis longtemps, dis moi donc quel est son œil mauvais." "La gauche" répondit le voleur après un peu d'hésitation. "Ce n'est pas vrai!" "Attends, oui! Oui! L'œil mauvais, c'est le droit!" "Malheur! Voleur! Les deux yeux sont très bons!" Tous les témoins se mirent à rire et à crier: "Menteur! Voleur!" L'administration rendit la chèvre à l'indigène et envoya le voleur en prison.
46. Le mort. Un grand chef marchait avec ses soldats. Les indigènes le transportèrent sur une bonne chaise européenne. Le chef regarda très bien les autres gens, et pensa: "Moi, je ne suis pas une simple personne, j'ai de l'argent, beaucoup de personnel, je suis le grand chef de tous les villageois." Apres, regardant le cimetière, il vit un préposé avec un crane humain en main. Le travailleur regarda le chef et le mort répondit : "Vraiment chef, je voudrais savoir quelque chose: cet homme, c'est un chef ou un simple villageois?" Je réfléchi, je cherche, mais rien, je n'arrive pas à comprendre cette situation?
47. Le pigeon et l'abeille. Il y a longtemps, un pigeon eut soif; il buvait le long du voyage. Apres il regarda dans l'eau l'abeille qui ne pouvait s'envoler; la mort s'approcha d'elle. Le pigeon eut pitié de l'abeille; il jeta une branche d'arbre prés de l'abeille. L'abeille monta rapidement sur la branche et arriva au port, elle fut joyeuse, les ailes séchées. L'abeille voulut remercier le pigeon, son sauveur. Mais, qu'est-ce que l'abeille observa à propos du pigeon? Un homme en possession d'un fusil était là et introduisait une cartouche et voulait tuer le pigeon. L'abeille regarda et raisonna: "Je vais protéger le pigeon". Tout à coup il sauva le pigeon, l'abeille piquait vite dans la main du chasseur fortement. Le fusil tomba par terre, la cartouche sortit pour rien et le pigeon se déplaça à un autre endroit. Comme l'abeille, les hommes ne peuvent oublier d'aider les amis.
48. Le bouc. (Exercices, p. 114-115, leçon 19) Les deux boucs se disputaient sur un pont sur des eaux profondes; un bouc voulait passer, l'autre aussi voulait passer au même endroit. Le premier bouc de dire: "faites-moi le passage" "Toi, quittes mon passage". "J'étais premier sur le pont". "C'est comme je ne suis pas bouc comme toi". "Je suis vieux, laisse-moi". "Moi je suis jeune, laisse-moi passer avant". "Pas du tout, c'est moi qui doit passer avant". Les boucs se disputèrent avec beaucoup de bruit et se battirent. Pleins de colère, ils tendaient leurs cous, leurs cornes en avant, se poussèrent avec force et tombèrent dans l'eau. La crocodile le mangea. Les disputes e les bagarres ne sont pas bien.
SECTION 5: LES ANIMAUX
49. Les animaux. Dieu a fait exister des animaux innombrables: les uns grands les autres petits. Nous élevons des animaux au village:
chien, chat, chèvre, buffle, poule, pigeons, cheval, canards les animaux domestiques. Les animaux sauvages, ceux de la brousse ou de l'eau, ont peur des hommes, mais pas tous, certains sont mauvais, blessent, tuent, mangent les hommes. Nous mangeons le sanglier, le buffle, l'éléphant, l'hippopotame et d'autres animaux. On trait les vaches et les chèvres. Les poules et les canards pondent des oeufs. Les abeilles créent du bon miel. L'âne et le bœuf aident les hommes. On tue les éléphants pour avoir les pointes d'ivoire. Nous aimons les poissons et les oiseaux. Même la peau de l'animal. Les Azande fabriquent des ceintures, les souliers et d'autres objets. Les bons enfants ne maltraitent pas les oiseaux.
50. Les chèvres et les moutons (Exercices, p. 112-114, leçon 18) Les chèvres et les moutons sont des animaux domestiques. Il y a beaucoup des chèvres dans notre région, mais pas beaucoup de moutons. Les chèvres ont des longues cornes, d'autres n'en ont pas. Les chèvres et les moutons mangent des herbes, des feuilles, du maïs, des bananes, du riz, des patates douces, du manioc. Ils aiment l'eau propre. Le sel fait leurs délices. Les moutons se promènent toujours en troupeau. Un seul gardien suffit pour en conduire une centaine. Les chèvres au contraire ne restent pas ensemble; elles se dispersent dans toutes les directions. Elles se réunissent seulement le soir. Le léopard se cache pour prendre les chèvres et les moutons, il les dévore avec avidité. J'ai vu beaucoup d'étables de chèvres et de moutons chez les noirs, quelques-unes sont propres, mais beaucoup sont très sales.
51. Le canard. Le canard est un oiseau domestique, oiseau de l'eau. Il y a un bec et un cou long pour chercher la nourriture dans l'eau. Le canard est très gourmand. Il mange les grenouilles, les poissons, les souris, les sauterelles, le maïs, le riz, la viande, la chikwangue, les termites, les herbes, les fruits. Ses pattes ne sont pas celles de la poule; c'est comme les pattes des oiseaux aquatiques: une peau dure relie les doigts et permet au canard de nager. Il pousse les pattes en avant et en arrière avec force ce qui lui permet de nager très bien. Parfois, il plonge dans l'eau et sort de l'autre coté. La cane est bonne: elle reste au village, nous donne des œufs et nous mangeons sa viande.
52. La poule (Exercices, p. 115-116, leçon 20) La poule est un oiseau domestique. Elle a un bec fort et pointu, des ailes courtes et quatre griffes à chaque patte. Son plumage est noir, blanc, tacheté ou gris. La poule ne vole pas beaucoup. Elle gratte la terre pour chercher sa nourriture; elle mange du riz, du maïs, de l'éleusine, du sorgho, de l'herbe, des fruits, des termites. Elle protège et soigne très bien ses poussins. L'oiseau de proie ravit nos poules pendant le jour; le chat sauvage les prend le soir, le léopard la nuit et le serpent en tout temps. Beaucoup d'indigènes élèvent des poules. Mais ils ne les soignent pas bien. Ils ne leur donnent pas la moindre nourriture. Le soir; ils les prennent, les enferment dans un panier et les mettent dans leur maison. Le matin ils les sortent mais une odeur malsaine reste dans la maison. Si tu veux avoir beaucoup d'œufs, soigne bien les poules, donnes-leur tous le jours de la nourriture et construits-leur un bon poulailler.
53. Les poissons (Exercices, p. 116-117, leçon 21) Les poissons sont des animaux aquatiques. Ils sont innombrables. Il y en a toutes sortes. Ils pondent des dizaines, des centaines, des milliers ou des millions de petits œufs. Quelques-uns (sont vivapares) mettent leurs petits tout vivants au monde. Beaucoup de poissons ont des écailles et arêtes, mais pas tous. Sur leur corps nous voyons des nageoires. Dans leur ventre, il y a une vessie natatoire; elle les aide à monter et à descendre à volonté. La chair du poisson est une excellente nourriture. La saison sèche est la meilleure pour la pêche. On prend surtout les poissons avec des filets, des hameçons ou des paniers. Quelquefois on établit des barrages. Enfin la nuit quelques-uns cherchent doucement avec une torche. Les poissons qui dorment près des rives. Les Congolais mangent beaucoup de poisson.
54. La capture des poissons. Les hommes cherchent beaucoup de choses pour manger. La période de la baisse des eaux est favorable pour la pêche. Nous capturons les poissons avec les filets, les hameçons, les mains seulement ou avec des poissons. Pour capturer les poissons au filet, deux personnes le soulèvent de l'eau. Les petits cailloux inclinent un côté en bas, l'autre côté sur le niveau de l'eau avec des petits arbres secs. Les aides-pêcheurs qui rassemblent les poissons, se mettent au centre. Ainsi, il n'y a pas moyen de s'échapper. Avec des petits hameçons, vous capturez des petits poissons. Les femmes les captent avec des lilolo proche des rives; d'autres écopent les petits eaux. Pendant la nuit, elles cherchent calmement avec une torche, les poissons endormis au port. Ils bloquent certains endroits par des lattes pour les capturer. Apres avoir capturé beaucoup de poissons, les gens sont heureux et vont remplir les centres et ne doivent pas oublier à remercier Dieu, le donateur des poissons.
55. Les singes (Exercices, p. 117-118, leçon 22) Les singes sont quadrumanes. Il y en a de nombreuses espèces de toutes dimensions. Ils sont innombrables dans la foret et dans la savane. Ils montent, ils sautent, ils dorment sur les arbres. Quelques-uns comme le chimpanzé placent leur nid à la cime des arbres. Beaucoup de singes ne font pas de nid. Ils n'ont qu'un jeune, parfois deux. La guenon les soigne et les protège bien. Beaucoup de singes ont une queue, d'autres n'ont pas de queue. La chair du singe est bonne à manger. Avec sa peau les indigènes font des coiffures. D'autres en font des parures pour la danse.
56. L'éléphant (Exercices, p. 118-120, leçon 23) L'éléphant dépasse en grandeur et en force tous les autres animaux de la forêt. Il a une tête énorme, une longue trompe, deux fortes défenses, de petites yeux, de larges oreilles, quatre pieds solides comme des colonnes et cependant très agiles. Son corps est couvert d'une peau noire très épaisse. Il habitue la forêt et la savane, amis il nage aussi très bien. Il mange les feuilles, des bananes, du maïs, du riz, du manioc, des patates-douces, des mangues et d'autres fruits. Il se sert de sa trompe pour porter la nourriture à la bouche. Quand il veut boire, il aspire l'eau dans sa trompe et la rejette dans la gorge. Il se promène la nuit et détériore souvent nos champs. L'éléphant vit jusqu'à deux cents ans. On le tue pour son ivoire, sa chair et sa graisse. A Api, près de Bambili, on élève une quarantaine d'éléphants. Ils travaillent comme les chevaux: ils portent l'homme, ils traînent des arbres et tirent de lourdes chariots. Chez les Pères à Buta, trois éléphants travaillent tous le jours. Chaque année les commerçants expédient beaucoup d'ivoire en Europe. Certains indigènes pensent et disent: "En Europe, on fait de la poudre avec de l'ivoire". Ces indigènes se trompent. Avec de l'ivoire on fait des objets de luxe, en Europe comme au Congo.
57. L'ivoire. L'ivoire de l'éléphant est source de beaucoup d'argent. L'ivoire actuelle vaut plus que l'ivoire ancienne. La vraie ivoire n'a pas de profondes fissures, n'est pas courbée, cela a une grosse extrémité et un petit trou à l'intérieur. A la forêt nous trouvons d'éléphants avec des ivoires de deux mètres et de 80 kg. Il y a trois espèces d'ivoire aux yeux des acheteurs: a: grosse ivoire: pèse 25 Kg b: ivoire moyenne, n'atteint pas 25 Kg c: petite ivoire, n'atteint pas 18 Kg En 1916, des trafiquants ont envoyé en Europe 318 Kg d'ivoires. Avec de l'ivoire on fabrique des boules de jeux, les machettes à couper, les livres, les bagues, les manches de machettes, des fouets, des matraques et beaucoup d'autres d'objets de luxe. Il ne faut pas finir les pointes d'ivoire. L'état protège les éléphants de la manière suivante: - dans certains endroits il n'est pas permis de tuer les éléphants; - on peut tuer seulement deux éléphants après avoir payé 1.000 francs; -on défend la vente, la conservation et l'exportation de l'ivoire avant qu'elle ne pèse 2 kg
58. Le hibou (Exercices, p. 120-121, leçon 24) Le hibou a une face ronde. Ces yeux brillent dans l'obscurité comme ceux du chat. Le plumage cache ses oreilles. Son bec est recourbé comme le bec de l'oiseau de proie. Il a des griffes longues et fortes. Il vole la nuit pour chercher sa nourriture. C'est un oiseau nocturne. Il vole rapidement, mais on ne l'entend pas parce que son plumage est tes doux. Il mange des rats, des oiseaux, des termites, des petits serpents, des grenouilles et d'autres bêtes. La nuit il crie: "Oukoulou, oukoulou, ou - ou". Les indigènes peu malins sont effrayés. Leur crainte redouble quand le hibou se pose sur leur maison. Ils disent: "le hibou est l'oiseau du diable…c'est un oiseau ensorceleur…Il est le clairon des sorciers". Seuls les sots croient à ces vaines superstitions. C'est un oiseau tes utile. Le hibou ne fait aucun mal aux hommes.
Le léopard. On trouve le léopard dans toutes les régions du Congo. Sa peau est tachetée. Il a une tête ronde comme celle du chat, avec une longue queue, des moustaches dures et des gros dents. Il monte sur les arbres, traverse l'eau, se cache et court. Pendant la nuit, il se promène partout, attrape les animaux sauvages, même les chèvres, les chiens, les poules, les moutons et les canards. Parfois il pénètre lentement dans le village, entre dans la maison et tue les hommes au lit. Le léopard est un mauvais animal. Quand l'homme noir de l'Uele tue le léopard, il est joyeux, il remettra au proche collaborateur du chef et ce dernier le coupera en morceaux, donnera la peau, les dents, les moustaches, au chef et distribuera la viande. Beaucoup de gens mangent le léopard, d'autres ont peur de manger sa viande et disent: "Le léopard est notre ami." Quel ami? En Europe on fabrique avec sa peau des habits pour porter ou orner la maison.
60. Le lion. Les lions du Congo sont gros. On les trouve a Nord de l'Uele, au Katanga, au Kwango. Le lion a des longs poils au cou. Ses dents et moustache sont très solides. Il effraye les hommes et les animaux, quand il crie, les baziripoto cessent de crier, les singes pleurent de peur, les chiens et les autres animaux prennent fuite. Parfois, quand le chien chasse les animaux, le lion a peur. Souvent la lionne donne naissance à trois petits, ils marchent après deux mois. Le lion marche au pas fier, il es plus fort que les autres animaux, il tue les buffles, lutte contre l'éléphant. Quand le lion veut saisir un animal, il saute et se jette rapidement sur l'animal qui passe tout près. Il n'a pas peur des hommes. Certains jours, il attend les hommes sur la route. Quand les porteurs marchent en ligne, parfois il attrape l'un d'eux et prend fuite dans la forêt. Le lion est un mauvais animal.
61. La chauve-souris (Exercice, p. 121-122, leçon 25) La chauve-souris vole comme l'oiseau; cependant elle n'est pas un oiseau. Elle a des grandes oreilles, beaucoup de dents et de poils. Elle mets ses petits vivants au monde. C'est un mammifère. Elle a des ailes membraneuses. Elle ne marche pas bien à terre, elle se traîne péniblement. Pendant le jour elle se cache, elle dort. Pour dormir elle s'approche avec les pattes la tête en bas. Elle sort seulement le soir et vole la nuit. Elle mange des moustiques, des papillons et des mouches. Aussi quand il y a beaucoup de chauve-souris dans un endroit, on n'y trouve pas de moustiques. La chauve-souris est donc un animal très utile. Ne maltraitons pas la chauve-souris, protégeons la. Si nous entendons dire: "La chauve-souris est une mauvaise bête; elle est un animal ensorceleur", ne le croyons pas.
62. L'hippopotame (Exercices, p. 124-125, leçon 27) L'hippopotame est un gros animal, lourd et fort. Long de 4 m, large d'un mètre au milieu et pèse environ 2.000 kg. Sa peau est très épaisse. Seulement les grandes cartouches peuvent la perforer. Deux ivoires sortent de sa gueule. Il fait bouger et renverser des grosses pirogues avec la tête. L'hippopotame marche comme le porc, son ventre rampe près du sol. S'il y a un gros arbre tombé sur la route, il ne peut passer au-dessus, il va contourner. Le jour, il reste dans l'eau, mais quand l'eau de retire, il marche sur les rives, mange les herbes et les feuilles. Quand l'hippopotame femelle à un petit, elle le transporte sur le dos; elle n'a pas peur pour la protection de l'enfant. On mange la viande de l'hippopotame. Avec sa peau on fabrique des fouets.
63. Le crocodile (Exercices, p. 123-124, leçon 26) Nous connaissons et craignons le crocodile. C'est une bête cruelle, qui peut atteindre une longueur d'environ cinq mètres. Le crocodile a une tête allongée et une gueule énorme. Il a 38 fortes dents à la mâchoire supérieur et 30 à la mâchoire inférieure. Ses quatre pattes très courtes sont terminées par des griffes pointues. Aux pattes postérieures une membrane relie les doigts pour l'aider à nager. La femelle pond jusqu'à septante œufs. Quand ses jeunes sortent de l'œuf, ils se dispersent dans l'eau. Sur le dos il a une carapace très résistante; les balles mêmes ne peuvent la percer. Pour le tuer on le frappe au côté. Il habite les fleuves et les rivières. Le crocodile reste souvent à la surface de l'eau; son museau seul surnage; c'est ainsi qu'il guette sa proie, les animaux et les hommes. Quand le soleil est brûlant, il dort sur le sable, sur la rive ou les troncs d'arbre tombés dans l'eau. Sur la terre il ne court pas vite, mais dans l'eau il est dans son élément et nage comme un poison. C'est surtout le soir qu'il guette les personnes qui approchent de l'eau. Ce n'est donc pas sans raison que les hommes détestent le crocodile.
64. Le serpent (Exercices, p. 125-126, leçon 28) Dans l'obscurité le corps du serpent ressemble à une corde. Le serpent vit surtout dans les pays chauds. Ses dimensions varient suivant les espèces qui sont très nombreuses. Sa couleur est non moins variable. Il n'a pas de pattes, cependant sur la terre, il rampe avec égalité et grimpe facilement les arbres. Dans l'eau il nage avec aisance. Il a les yeux forts petits et ne les ferme pas, même pendant le sommeil. Sa peau est couverte d'écailles. Ses dents sont petites, sauf deux beaucoup plus fortes à la mâchoire supérieure et par les quelles s'écoule le venin. Sa langue est terminée par deux petites pointes effilées. Beaucoup de serpents pondent des oeufs (ce sont les ovipares). Le serpent avale sa nourriture sans la mâcher. Sa bouche élastique engloutit lentement des victimes parfois beaucoup plus grosses que lui. Il se cache dans les herbes, dans l'eau, sur les arbres et se glisse même dans les habitations. Sa morsure est parfois sans gravité, parfois aussi, dangereuse ou même mortelle suivant les espèces.
65.Le chaton. La petite Catherine avait son petit chat. Elle appela le chaton: "Pusu! Pusu! Pusu! Viens ici, Pusu!". Le chaton s'approcha de Catherine, joua et miaula lentement: rro, rro, rro! L'enfant fut heureux, cria kie, kie, kie! Prit le chaton et le tira la queue. Le chaton s'enflamma et miaula: ffe, ffe! Il blessa l'enfant à la figure et prit la fuite. Mes enfants, ne maltraitez pas les animaux.
66. Le crapaud, l'âne et les enfants (Exercices, p. 127, leçon 29) Jean appela Jérôme: "Viens vite, regarde, un gros crapaud noir sur le chemin! Nous allons la tuer ça nous amusera". Aussitôt il prend une pierre et Jérôme un bâton. Tandis qu'ils s'apprêtaient à tuer le pauvre animal, un âne arriva portant un chef. Voyant le crapaud sur son chemin, il se détourna pour ne pas l'écraser. Jean et Jérôme voyant cette bonne action furent honteux de leur méchanceté; ils jetèrent pierre et bâton dans la brousse, disant: "Voilà une bonne leçon, un âne est moins méchant que nous!
67. Le bouc et l'enfant. L'enfant: "Bouc, pourquoi tu marches avec une petite barbe au menton?" Le bouc: "Cette barbe est au menton pour que les enfants la tirent quand ils veulent". L'enfant: "Pourquoi tu as des longues cornes sur la tête?" Le bouc: "J'ai des cornes pour faire bouger les enfants quand ils me dérangent". L'enfant: "C'est sûr! Regarde, que dois-je faire?" Aussitôt il prit le bouc à la barbe. Le bouc ne dit rien, mais après l'enfant la tira avec force. Le bouc s'enflamma, bouscula l'enfant avec ses cornes, le renversa sur le sol. L'enfant pleura: "Mama e!" Mais t'irrite pas, car le bouc a dit auparavant le rôle des cornes.
68. La chauve-souris et le moineau (Exercices, p. 128, leçon 30) Il y a longtemps, bien longtemps, la chauve-souris rencontra le moineau. Elle lui dit: "Veux-tu, moineau, nous ferons ensemble un pacte d'amitié. Le moineau la regarda dédaigneux et dit: "Moi, faire un pacte d'amitié avec toi? Jamais. Je ne te connais pas et ta vilaine figure me fait peur". Honteuse la chauve-souris soupira: "Hélas, je l'ai bien pensé, souris, oiseaux, tous me dédaignaient, malheureuse que je suis, où cacher ma honte! Depuis, nul ne l'a vu le jour, elle profite pour sortir des ténèbres la nuit.
SECTION 6: L'AGRICULTURE
69. Le riz. Le riz est un excellent aliment. Une plante de la saison de pluie. Avant tout, on nettoie avec la machette, on brûle les tiges et les herbes. On fait le labour avec la houe. Après, les femmes et les enfant font des petits trous, plantent le riz et bouchent les trous. Dieu donne le soleil et de l'eau, et il fait croître. Quand le riz arrive à maturité, on le coupe avec une petite machette, on le transporte au village pour le faire sécher. Après on décortique le riz dans un mortier et on le vanne. Non seulement les blancs et les noirs mangent le riz mais aussi les canards, les pigeons, les oiseaux et les chèvres en mangent. Le riz est beaucoup cultivé à Buta, Ibembo, Kisangani, Kindu, Kirundu, Lokandu, Wabundu et dans les régions du Kasai et de Sankuru. Les commerçants achètent le riz et l'envoient en ville. En 1918, ils ont envoyé 200.000 kg. Le riz est source d'argent.
70. Le manioc. Nous tous connaissons le manioc. Il n'existait pas auparavant au Congo, il est d'origine américaine. Il y a environ 200 ans, les hommes ont apporté le manioc par l'océan. Après, les noirs vont propager cette culture dans toutes les régions du Congo. Le manioc est un bon aliment. Nous mangeons les feuilles et tubercules. Les femmes cueillent et préparent les feuilles de manioc. Avec les tubercules, on fait le fufu et le chikwangue. On met le manioc au feu, après on enlève la pelure et on mange sans autre chose. Parfois on le prépare de manière spéciale. Ici à l'Uele avec le manioc, on fabrique l'amidon, dans d'autres pays le tapioca. Les blancs achètent le tapioca aux magasins le mangent avec la soupe; ils mangent aussi directement le manioc. La culture de manioc n'est pas difficile. Nous défrichons le champ, nous introduisons les boutures dans le sol, quand les herbes sortent, nous les enlevons et après une période les tubercules sont mangeables. D'autres jours, les cochons, les éléphants et d'autres animaux enlèvent le manioc aux champs et poussent les hommes à se fâcher.
71. Le palmier. Les palmiers poussent dans toutes les régions du Congo. A l'ouest, il pousse dans la forêt. La palmier a trois parties: les racines, le tronc et les feuilles,longues à peu près 5 m. Le gros régime pèse environ 35 kg et possède de centaines de noix. A l'intérieur de la nix, nous trouvons le noyau. Nous avons l'huile de palme, et l'huile palmiste. L'huile palmiste est plus bonne que l'huile de palme. Nous montons sur le palmier pour couper le régime ou tirer le vin. Ce dernier est bon pour boire et pour gonfler la pâte du pain. On mange de l'huile de palme. Avec de l'huile, on fabrique le savon, on l'utilise pour s'oindre et on remplit la lanterne. Les blancs exportent l'huile de palme et palmiste en Europe. En 1915, ils ont envoyé 3.407.093 kg d'huile, et en 1916, 22.425.000 kg de noyaux. En Europe on mange cette huile, on l'utilise pour la fabrication de savon et de bougies et on extrait de l'huile palmiste. Les hommes non paresseux cultivent et entretiennent les palmiers dans leurs champs car cela donne de bons aliments et fait sortir de l'argent. C'est surtout les villageois qui disent: "Quand je les plante, cela poussera rapidement. Quand est-ce que je vais manger son huile?"
72. Les bananes. Dans notre pays nous cultivons et nous mangeons beaucoup de bananes. Les bananes donnent beaucoup de fruits et sont de très bons aliments. Il y a plusieurs sortes. Les Bananiers poussent avec vitalité dans le sol fertile. Quand l'homme veut faire un champ de bananes, il défriche, il met le feu et plante les rejets. (Les Babua plantent les rejets et mettent le feu après). A la sortie des herbes, on les enlève avec la houe et on met ça prés du bananier. La fructification intervient après 12 ou 15 mois. Nous les cueillons pendant les mois secs. Avant de cueillir les fruits, on coupe les troncs du bananier près du sol, on enlève le régime et on égraine. Comment pouvons-nous manger les bananes? Nous enlevons la pelure et nous les mangeons. D'autres jours, nous enlevons seulement la pelure et nous les mangeons après les avoir pilées au mortier. Ici à Uele, les villageois font sécher au soleil les bananes qui sont trop mures pour faire le bidungu. Les autres villageois font du vin avec des bananes pour s'enivrer.
73. Le caoutchouc. Les arbres et les lianes de caoutchouc poussent dans la forêt et dans la savane. Quand vous coupez le caoutchouc, vous voyez un liquide comme du lait. Tous les caoutchouc ne sont pas identiques. Les uns se solidifient difficilement et les autres se solidifient facilement. Les hommes de l'Uele en coupent beaucoup pour vendre. Les acheteurs l'envoient en Europe. En 1909, ils ont envoyé 4.000.000 kg. Vraiment, ici le caoutchouc fait procurer beaucoup d'argent aux personnes suivantes: les récolteurs, les transporteurs, et autres personnes qui en amassent de petits morceaux jusqu'à en remplir les paniers. Que fait-on avec le caoutchouc? Ici on fabrique seulement des boules pour le feu. En Europe, on fabrique les pneus des automobiles et des vélos, les souliers, le habits pour la pluie, les ceintures, les gommes, les boules et d'autres objets. Dans d'autres régions, l'état fait cultiver les lianes et les arbres de caoutchouc pour que le caoutchouc ne puissent pas finir au Congo.
74. L'agriculture. Les hommes du Congo sont cultivateurs, mais les gens de la forêt ne cultivent pas comme les gens de la savane. Ils cultivent le manioc, les bananes, les maïs, les arachides, haricots, la canne à sucre, le sorgho, le riz, le palmier, le tabac. Les villageois ne savent pas l'importance du fumier. Ils travaillent le champs et quand cela donne de bonne récolte, ils défrichent un autre champ. Quand les villageois nettoient l'étable des animaux ils jettent les déchets à la forêt ou dans l'eau. Les autres oublient que les déchets apportent la fertilité aux champs. Les hommes imitent la pratique des blancs, enterrent les herbes et les déchets aux champs. Ils savent que ces saletés sont des aliments pour la culture, les plantes poussent et produisent beaucoup aux endroits des herbes et du fumier. Eux cultivent avant tout les cultures qui n'existaient pas ici: les légumes européennes, les mangues, citrons, oranges, papayes, maracoujats, goyaves, tomates, ananas et autres choses. La culture nous apporte de la nourriture et beaucoup d'argent.
75. Le chanvre. Beaucoup de gens détruisent leurs corps, affaiblissent leur intelligence et deviennent turbulents en fumant le chanvre. La loi de l'état défend la culture, la vente, le transport, la conservation et la prise du chanvre. Quand une personne transgresse la loi, elle est poursuivie par le juge qui tranchera son affaire. L'inculpé sera sanctionné de d'eux manières: a) la paie d'une amende de 100 à 1.000 francs, b) 15 jours ou 1 année de prison. Il sera appliqué une seule sanction, la première ou la deuxième. Les bons chefs défendent la prise du chanvre dans leurs circonscriptions, arrêtent, transfèrent les fumeurs auprès de l'agent territorial. S'ils ne font pas, le juge peut les accuser. Ce sont les chefs faibles qui ont peur d'arrêter les gens qui violent les règles du chanvre. Les chrétiens et les païens ne doivent pas oublier que Dieu défende aux hommes de détruire leurs corps avec du chanvre.
76. Les arachides. Les arachides poussent bien dans le sol sablonneux; ils aiment les champs de la savane. Les arachides donnent beaucoup de fruits et donnent deux ou trois fois par an. La culture des arachides n'est pas chose difficile. Nous tous, nous la connaissons bien. Les arachides sont savoureux dans la bouche. Pour manger les arachides, nous les préparons, parfois nous les grillons dans le feu ou dans un pot. On fabrique une bonne huile avec les arachides. 100 kg d'arachides donnent de 35 à 50 kg. d'huile. Cette huile est bonne pour manger avec la salade ou avec d'autres légumes, pour alimenter une lampe et pour fabriquer le savon. Mon père cultive beaucoup d'arachides dans son champ. Il les égraine, les fait sécher, après il les vend au port et obtient beaucoup d'argent.
SECTION 7: FORÊT, SAVANE, L'EAU, VILLAGE
77. La forêt. Dans la forêt, les arbres sont très nombreux, pas moyen de les compter. Il y a plusieurs espèces. Les arbres sont longs, courts, droits ou courbés. Beaucoup ont des feuilles, d'autres perdent leurs feuilles et les font ressortir rapidement par saison. En bas des arbres, les lianes s'emmêlent, s'accrochent aux troncs des arbres, montent en haut pour la recherche du soleil. Tout près de l'eau et aux endroits humides, beaucoup d'herbes poussent dans l'ombrage des arbres. Pendant la crue, les eaux du fleuve et des affluents pénètrent très loin dans la forêt. Pendant la journée, on écoute dans la forêt seulement les oiseaux, les singes et des petits animaux. La nuit, on écoute les grands animaux: les éléphants marchent, mangent, jouent, crient fortement, les hippopotames sortent aux ports des affluents et font beaucoup de bruit, les lions, les hyènes et les léopards marchent, lancent des cries, effrayent les hommes et les animaux.
78. La savane. Nous avons des savanes dans les régions de l'Uélé. Les petits arbres poussent dans les savanes. Ils ne dépassent pas six mètres. Les herbes dures, longues de 3 ou 5 m sont partout. Les autres herbes vivent uniquement pendant une année, produisent des petits fruits qui sortent pendant la saison des pluies. Les autres poussent pendant la saison sèche car les racines vivent pendant la sécheresse. Entre les montagnes, le long des rivières ou affluents, les arbres poussent comme dans la forêt. Dans la savane, on cultive beaucoup de palmiers. Pendant la saison sèche, on brûle les savanes. Pourquoi? C'est pour tuer les serpents et beaucoup d'autres animaux, pour nettoyer les endroits des maisons, pour attraper les gros animaux, pour faire disparaître les herbes proches des champs. Défricher le champ dans la savane n'est pas si difficile comme dans la forêt. Les hommes de la savane emploient les longues herbes de la savane comme chaumes pour couvrir les charpentes de leurs maisons.
79. L'affluent. L'affluent est un cours d'eau. Rubi, Tele, Itimbirti, Bima, Bomokandi, Uélé; Mbomu, Ubangi, sont des affluents. La source de l'affluent, c'est l'endroit d'où sort l'eau. Beaucoup de rivières se jettent dans l'affluent. Quand le navigateur descend la rivière, la rive droite se trouve à sa main droite et la rive gauche du côté de la main gauche. Au milieu des affluents nous avons les lits des affluents. L'affluent se jette dans le fleuve ou dans un autre affluent. Dans un grand affluent, il y a des îlots de forêt. Pendant la crue, les eaux submergent les affluents, pendant l'étiage, les eaux se retirent et les sables et cailloux sortent. Dans d'autres endroits, il y a des trous profonds. Les crocodiles, les hippopotames et les poissons sont nombreux dans les affluents. Les affluents sont des bonnes voies pour naviguer à bord des pirogues et des bateaux.
80. L'affluent Uélé. Uélé, est un affluent très long situé au nord du Congo. La sortie est située vers la colline Iolala proche de Bara. En amont il porte le nom de Kibali et Makua. Uélé et Mbome se rencontrent et donnent l'Ubangi. Uélé traverse les villages Dungu, Nyangara, Saronga, Amadi, Bambili, Angu et Bondo. C'est un grand affluent. A Ndengu, 300 m de largeur, à Bambili 1200 m, à Bondo environ 600 m, après Bondo 2000 à 3000 m. Au milieu de Uélé, on voit des îlots de forêt très grands et beaucoup de roches dans les rapides. Les véritables riverains passent ces rapides avec des pirogues. Les rivières Dengu, Bomokandi, Uere, Bima et autres se jettent dans l'Uélé. Pendant la crue, l'Uélé est rempli aux mois de septembre et octobre et les eaux coulent rapidement. Dans d'autres endroits les eaux passent les bords et pénètrent dans la savane et la forêt. Les crocodiles, rhinocéros, les hippopotames et les bons poissons sont nombreux, à l'Uélé. Quand les Bakongo naviguent à Uele, ils chantent avec joie: "Olele Olele, la rivière e".
81. Le fleuve Congo. Le Congo est un grand cours d'eau, long de 4.800 km. En amont de Kisangani il porte le nom de Lualaba. Lukunga achemine les eaux du Tanganika vers le Lualaba. En aval de Kisangani, le Congo est à certains endroits large de 35 à 45 km. A Matadi uniquement 1.450 m, à Boma 5 km. Dans certains endroits les rochers des rapides empêchent le passage de bateaux. Les grands affluents qui se jettent au Congo: Aruwimi, Itimbiri, Ubangi, Kasai et autres. Le Lualaba traverse les villes suivantes: Kasongo, Nyangwe, Kindu, Lokandu, Ubundu. Le Congo traverse les villes de Kisangani, Basoko, Bumba, Lisala, Mobeka, Makanza, Irebo, Kitambo, Matadi, Boma. A Banana, le Congo se jette dans l'océan. Les grands bateaux européens accostent à Banana, Boma et Matadi. Sur les fleuves et les affluents, les bateaux, environ cent, transportent tous les jours des hommes, des colis, de l'huile, du copal, des noyaux de palme. Les bateaux appartiennent à l'état ou certains, aux prêtres et aux commerçants.
82. Les pirogues. On fabrique des pirogues avec des arbres; il y a plusieurs sortes: les noms de ces arbres, mbangi, liboyo, ngola. On achète les pirogues avec des chèvres, des machettes, des lances, des fusils, des francs ou avec une autre monnaie. Les blancs fabriquent leurs pirogues avec des tôles. Nous les appelons mbele-mbele. Dans la pirogue les pagayeurs restent en arrière. Une personne pagaye en avant et les autres restent assis en chantant avec joie. Les malles, ivoires, caoutchouc, bananes, les noyaux et autres choses remplissent la pirogue. La pirogue non chargée est sur le cours d'eau, quand elle est très chargée elle y enfonce. Quand les pagayeurs descendent le cours d'eau, la pirogue navigue très vite, quand les pagayeurs remontent le cours d'eau, la pirogue navigue lentement. Nous naviguons avec la pirogue pour traverser à l'autre rive, capturer les poissons, aller dans d'autres villages ou pour transporter des objets.
83. Le bateau. Auparavant au Congo il n'y avait que les pirogues pour naviguer. Tout à coup les blancs apportent les bateaux d'Europe. On fabrique des bateaux avec le fer. Dans le bateau, je vois le volant en avant, le moteur, les chambres pour dormir, le lieu pour se promener, une grande roue derrière, la toiture au-dessus et des grands coffres en bas. Dans le bateau, le capitaine a ses travailleurs. Une seule personne conduit le bateau, incline le volant à gauche à droite, accélère lentement ou vite comme le capitaine ordonne. Le machiniste surveille le fonctionnement du moteur, met du bois comme le veut le capitaine. Les travailleurs jettent les bois au fourneau. Les autres nettoient le bateau, embarquent les bois, les malles, les ivoires, le caoutchouc, les noyaux de palme, le riz et un tas d'autres objets. Ils les font sortir. Le bateau peut transporter plusieurs malles. La roue tire le bateau lentement ou rapidement en amont comme en aval, selon le désir du conducteur. Le bateau actionne la sirène trois fois quand le départ est prêt. Et une fois à l'arrivée et les gens lancent des cris: "Selo! Le bateau, le bateau!"
84. La crue. Pendant la crue, il pleut beaucoup et les eaux remplissent les affluents. C'est certain que les pirogues et les bateaux naviguent bien. A certains endroits de la boue sort de la forêt et de la savane. A quelques endroits, l'eau traverse la route et les gens passent par des pirogues ou sur des ponts. A d'autres moments, les eaux atteignent les villages, envahissent les maisons et rendent les gens malheureux. Pendant la crue on cultive le riz, le maïs, les arachides et d'autres cultures, car elles poussent bien pendant cette période. Les eaux et les herbes salissent les villages et toutes les routes. Les gens de la forêt capturent beaucoup d'animaux, observent le passage très bien et savent marcher silencieusement, car les feuilles et les branches ne font pas de bruit. Pendant la crue, on construit beaucoup de maisons car le sol n'est pas dur pour enfoncer les pieux, et pour faire de la boue.
85. La saison sèche. Pendant la saison sèche, il pleut peu. Les eaux se retirent, le soleil brille et les herbes deviennent secs. Les bateaux et les pirogues ne naviguent pas bien, car le sable et les cailloux bloquent le passage. Le village et les routes deviennent propres. Les hommes, les femmes et les enfants vont à la rivière. Ils se lavent, prennent les herbes pour en faire du sel. Ils capturent les poissons avec des filets, des hameçons, des nasses ou avec les médicaments; les autres écopent. Ils sont contents car ils ont beaucoup de poissons pour manger et vendre. Le soleil de la saison sèche tape fort, sur la route, les piétons sentent le soleil sur la tête et sur leurs pieds. Certains jours le froid, pendant la nuit, cause des maladies mauvaises et finissent par tuer les gens. Les hommes intelligents n'ont pas peur du froid, car ils travaillent, obtiennent de l'argent, achètent des habits et dorment sur les lits avec des couvertures.
86. La saison sèche (suite) Pendant la saison sèche, les animaux ont beaucoup de graisse, il faut les capturer avec des filets, lances ou avec le fusil. Nous ne voyons pas bien leurs passages, les animaux entendent nos marches et prennent fuite. Dans la savane, on brûle les herbes et on tue beaucoup d'animaux. Les singes marchent souvent sur la terre. Les arbres produisent des fruits et les abeilles produisent du bon miel. Pendant la saison sèche, le vent souffle beaucoup. Les gens s'enduisent chaque jour de l'huile sur leurs corps, les lèvres sont sèches et déchirées. Pendant la saison sèche, les forgerons ont beaucoup à faire: forger les machettes, les haches, car beaucoup de gens défrichent la forêt pour faire les champs.
87. Le copal. Le copal est un arbre dur. Il est un peu rouge. Il pousse bien près de l'eau. Souvent il a un tronc droit et long. Les feuilles du copal sont deux à deux. Ses fruits sont comme des médailles. La sève de cet arbre sort du tronc, tombe en bas et se condense. Cette sève comme l'arbre porte le nom du copal. Dans les régions de l'Uélé, les gens fabriquent avec le copal les lampes et les allument la nuit à la maison. Ils font des torches pour marcher pendant la nuit. Les autres personnes vendent beaucoup de copal aux commerçants. En Europe, on fabrique avec le copal les bons vernis. En 1916 les commerçants envoyèrent 8.718.000 kg. Les planches du copal sont utilisées à la fabrication d'objets. Mais les gens laissent cet arbre car il est trop difficile à couper, à scier et à raboter. Le copal ne pourrit pas rapidement et les termites ou les fourmis blanches ne le détruisent pas.
88. Les arbres Ligodo et Ngbokpole. Lidodo. - Ligodo, est un gros arbre. Ils poussent bien preès de l'eau. Le cœur est un peu rouge, avec les longues feuilles environ 30 cm, avec des fruits comme des grands haricots. Les Magodo sont nombreux dans la forêt. Souvent le cœur de Ligodo se compose quand il devient gros. Ligodo est bien pour scier? Il donne des bonnes planches. Chez les blancs, on fabrique beaucoup d'objets avec le Ligodo, les charpentes des maisons , les portes, les fenêtres, les tables, les chaises, les fours, les caisses. Ngbokpole. L'arbre Ngbokpole et copal sont durs. Les forgeron,s cherchent le ngbokpo pour produire les charbons. Ces charbons servent à chauffer le petit fourneau. Les animaux et les bakakaro ne mangent pas le ngbokpole.
89. Les arbers Ngola et Mbangi. Ngola. Qui ne connaît pas l'arbre Ngola? Nous tous, nous le connaissons à cause de sa couleur. Cet arbre à couleur rouge porte le nom: Ngola. La sève est comme le sang. Les villageois utilisent le kaolin pour la danse. Avec le Ngola on fabrique des longues pirogues et des gongs très durs. Ces gongs sonnent bien. Les planches de Ngola, beau à voir, et dures sont utilisées pour la fabrication d'objets. Mbangi. Comparativement aux autres arbres, Mbangi est plus gros et plus long. Nous le savons bien: nos frères fabriquent des grosses pirogues avec le Mbangi. Il a un long tronc gros et droit. J'avais mesuré un tronc de Mbangi de 35 m.
90. Les arbres Liboyo et Libenge. Liboyo. Le Liboyo pousse bien près de l'eau et sur les montagnes. Devient très gros. Cela dépasse beaucoup d'arbres. Souvent son tronc est long environ 30 m, il n'est pas difficile à scier et il fournit des bonnes planches. Les petits animaux ne détruisent pas le liboyo. Avec le liboyo on fabrique des grosses pirogues très élégantes. Dans l'eau ces pirogues deviennent très durs. Les blancs préfèrent le liboyo pour fabriquer des tables, des écumes, des portes, des fenêtres. Libenge. Libenge est très dure. Les villageois laissent le libenge car leurs machettes ne sont pas à mesure de le couper. Il possède des petites feuilles et des fruits comme les haricots. Ses feuilles tombent au mois de novembre et décembre et au mois de février des nouvelles feuilles sortent. Quand on coupe le libenge, une mauvaise odeur sort des ses écorces. Le libenge ne se décompose pas rapidement, il peut rester sous les pluies, dans l'eau des années, et les bakakaro ne le mangent pas, on produit des bons charbons avec le libenge. C'est bien pour la fabrication des objets durs.
91. Le fer. Dans nos régions, les minerais abondent, les forgerons choisissent les minerais lourds, car ils contiennent beaucoup de fer. Quand les gens de l'Uele veulent travailler le fer, ils creusent les minerais, les associent aux charbons de libenge ou de Ngbokpolo. Après il mettent les minerais et les charbons dans un trou; les chauffent et soufflent de l'air avec le soufflet. Quand la chaleur devient forte, les minerais sont fondus et coulent comme de l'eau dans le trou et deviennent le fer. Après, les forgerons le coupent, le mettent au feu, le frappent sur l'enclume et ils ont un bon fer. Avec ça, ils fabriquent les machettes, les haches, les lingots de cuivre, les pointes de flèches, les houes, les hameçons rouges et les couteaux de protection. Nous, les écoliers, apprenons à travailler avec le fer: des clés, des charnières, des baïonnettes, des petits bateaux et autres choses.
92. Le sel. C'est sûr. Nous le savons bien. Nous l'aimons sans doute. Le sel, dans les aliments, n'est-ce pas bon? Dans la bouche, n'est-ce pas goûteux? Dans les magasins, nous voyons le sel traditionnel. Entre le sel de l'Europe et le sel traditionnel, le sel de l'Europe est le meilleur. D'où vient le sel? En Europe, et dans certains endroits du Congo, on cherche le sel à l'intérieur du pays. Dans les côtes des mers, on récolte le sel dans l'océan. On remplit le pot avec l'eau salée, on met sur le feu; le feu fait sécher de l'eau et le sel reste dans le pot. D'autres personnes tirent l'eau salée dans un endroit plat; la chaleur solaire fait sécher l'eau et le sel reste en bas. Ici à Uele, les hommes n'ont pas les eaux salées, mais obtiennent du sel à partir des herbes ou du sol salé.
93. Le pot et le panier. Le pot. Dans notre région, les gens savent depuis longtemps fabriquer de la poterie. Ils la fabriquent à partir de la terre glaise. Beaucoup de femmes habiles fabriquent des bons vases. Ils sont de différentes formes: grosses, petites, avec ouverture longue ou courte, avec couvercle ou pas, avec des beaux dessins ou pas. Dans les vases, nous transportons de l'eau, de l'huile du vin et nous préparons les aliments. On fabrique aussi, avec la terre glaise, des assiettes, des têtes de pipes et des statues de figures humaines. Le panier. Beaucoup de gens confectionnent des paniers, des corbeilles plates, des paniers de pêche, des nattes et des chapeaux. Ils confectionnent cela à partir des fils de raphia, de bambou, de bananier, de lianes ou des herbes. Parfois on peint ces vases pour la beauté. Dans le panier, nous transportons des objets; avec la corbeille plate, nous vannons du riz et d'autres grains. Avec le panier de pêche nous attrapons des poissons. On confectionne beaucoup de paniers pour transporter le copal, le caoutchouc ou d'autres choses.
94. Le jour. (Exercices, p. 143-144, leçon 42) Le jour est le temps situé entre le lever et le coucher du soleil. La nuit est le temps situé entre le coucher et le lever du soleil. Nous donnons aussi au jour le nom de ce long temps comptant 24 heures. Nous avons encore le matin, le midi, le soir, la nuit. Une heure a 60 minutes et une minute a 60 secondes. Sais-tu lire les heures, les minutes et les secondes sur une montre? La journée, le soleil se voit et donne de la chaleur. Pendant la nuit, quand les nuages ne sont pas là, nous observons les étoiles en grand nombre. D'autres jours la lune sort et donne la lumière mais pas comme le soleil. Pendant le claire de lune, les villageois dansent la nuit, ils reposent leurs corps et pendant la chaleur du jour ils ne font rien. Nous ne sommes pas des villageois: la journée, nous travaillons et la nuit nous dormons.
95. Buta. Buta, un grand centre avec un port à l'affluent de la Rubi. Dans ce centre je vois une église très belle et plus grande que toutes celles que j'ai connues. A l'église, les prêtres nous enseignent d'aider les hommes pour connaître la voie du ciel, ils offrent la sainte messe et distribuent les sacrements. Beaucoup de gens, certains chrétiens, parfois des païens, viennent prier Dieu dans sa maison. La cure est proche de l'église. Elle a deux parties. Les prêtres de Buta ont beaucoup de travailleurs, avec des grands champs, avec de centaines d'animaux: des chèvres, des moutons, des bœufs, des ânes, des chevaux, des lapins, des pigeons, des canards et des chiens. Proche des maisons des prêtres, nous voyons une grande école, très belle. Beaucoup d'enfants de chefs et d'autres enfants étudient dans cette école pour comprendre à lire et écrire. Les enseignants leurs apprennent comment écrire une lettre. Vraiment. Buta, c'est une centre non négligeable.
96. Buta (suite). Buta, un est un centre administratif, juridique, sanitaire, militaire, le centre des blancs commerçants et d'autres blancs, environ quatre-vingt âmes. Le commissaire de Buta dirige l'Uele, en aval de Bomokandi et aussi les régions de Buta, Bambili, Zobia, Bondo, Titulé, Ibembo, Monga, Lebo, Gwane, Bili, Dakwa, Bumba. A Buta les blancs de l'état restent dans des maisons en briques et en tôles. Le long des routescirculent des automobiles, il y a beaucoup de grands magasins remplis d'objets européens. Devant le public, le juge tranche les grandes affaires. Les coupables sont emprisonnés. A l'hôpital, il y a beaucoup d'infirmiers. De l'autre côté nous voyons le camp militaire. Les soldats sont environ deux cent. Leurs noms sont connus partout. Les soldats de l'Uele ne sont pas négligeables. Ils sont des véritables soldats. Des soldats forts. Les commandants Flood et Defoin et d'autres soldats ont trouvé la mort pendant la guerre de 1914-1917. En mémoire de leur vaillance, on a inscrit leurs noms sur une très belle pierre, au centre de Buta. Entre Buta et la forêt, les bateaux naviguent sur la Rubi. Entre Buta et Bambili les automobiles circulent sur une bonne route; le vent souffle vraiment. Il y a longtemps, Buta fut un village; actuellement c'est bien, ce n'est pas pour rien, c'est à cause du travail.
97. Le port de Buta. Le jour de dimanche, beaucoup de gens viennent au port: des Azandes et des Babua. Seuls les vendeurs entrent dans la clôture. Ils ont des bananes, de l'huile, de maïs, des champignons, des fruits, du riz, du fufu, chikwangues, des oignons, des poissons, des poules, des canards des chèvres, des lits, des chaises, des souliers et d'autres choses. Les acheteurs sont des blancs, des domestiques, des soldats, les fonctionnaires et des écoliers. Ils achètent les choses des prisonniers et des malades. Le commissaire circule pendant la nuit. Il accorde le permis de vente et l'achat au port quand le soldat claironne. Avant de claironner, les gens restent calme. Quand le clairon sonne, il vendent et achètent, et font beaucoup de bruits. Mais si les acheteurs et les vendeurs sont nombreux, ils vont s'associer, s'entremêlent, et ils ne vont pas faire du bruit. Au port, les policiers gardent parfois et arrêtent les fautifs. Quand on n'achète plus, les gens quittent lentement le port et rentrent chez eux.
98. La prison (Exercices, p.142-142, leçon 41) La prison est la maison des arrêtés. On l'appelle aussi la maison noire. Chez le juge, il y une grande prison. Quand les gens sont à l'extérieur, c'est parce que le juge ne les condamne pas, ils n'ont pas tort, ils seront condamnés quand ils ont tort. Le juge tranche sans pitié les affaires. Les condamnés passent dans la prison des jours, des semaines, des mois, des années. Parmi eux je vois les voleurs, les fumeurs de chanvre, les divorcés, les bagarreurs et les tueurs. Ils marchent, travaillent, mangent et dorment avec les chaînes aux cous. Ils ont un habit et une couverture. Ils mangent le matin, à midi et le soir. La journée ils travaillent partout dans le centre. Le soir, ils se lavent. La nuit ils se dirigent vers la prison. Chaque jour, les soldats ou les policiers gardent les condamnés: ils ne leur donnent pas de repos. Les condamnés sont malaisés et ont le désir de la liberté. Ils veulent rentrer au milieu de leurs frères, mais cela ne va pas. Ils ne seront libérés qu'après avoir peiné en prison le temps prévu. Les bons citoyens ont peur de la prison.
99. Les magasins. Dans le magasin on vend les objets européens et ceux du Congo. Dans le magasins nous voyons les étagères partout contre les murs, une échelle et une longue table devant. Sur les étagères, nous voyons les habits de différentes sortes, des billes dans les verres, du vin dans des bouteilles, des objets de table, de la maison de cuisine, et d'autres objets de luxe. Le vendeur reste derrière la table, pour servir les acheteurs les acheteurs se mettent devant la table pour voir, choisir, acheter, payer les objets. Les magasiniers achètent l'ivoire, le caoutchouc, le copal, le riz, de l'huile, le café, les noyaux de palme et autres choses. Ils vendent des couvertures, des souliers, des chapeaux, des cadenas, des assiettes, des verres, des fourchettes, des cuillères, des couteaux, de casseroles, du sel, des fusils, des papiers de lettre, des crayons et d'autres choses. Beaucoup de femmes achètent des habits qui leur plaisent. D'autres dépensent pour rien leur argent avec des objets de luxe. Les hommes intelligents cherchent les habits durables et des vrais outils pour le travail.
100. Dieu dans le monde. Sais-tu celui qui provoque le bruit des feuilles des arbres quand le vent souffle? Sais-tu celui qui fait pousser les herbes pour les moutons et les chèvres? Sais-tu celui qui fait lever le soleil sur la forêt et les champs? Sais-tu celui qui fait mûrir et compter les fruits? Sais-tu celui qui donne toutes les herbes leurs couleurs, celui qui a fait exister l'éléphant et la mouche, qui a accordé aux oiseaux les plumes, aux animaux les poils, aux poissons la nage. Connais-tu celui qui fait pleuvoir la pluie, qui fait sortir et fait calmer la tempête, qui fait mouvoir les nuages, le soleil, la lune et les étoiles dans le ciel? Connais-tu celui qui est le créateur, le protecteur de toutes les choses? Mes enfants, agenouillez-vous, son nom c'est: Dieu!
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