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thèmes > biographies et bibliographies coloniales > bio-bibliographies > Albert MAUS | ||||||||
ALBERT MAUS (1902-1961): BIO-BIBLIOGRAPHIE / Par Honoré VinckRepris de: Annales Aequatoria 15(1994)479-485 Monsieur Albert Maus était un personnage bien en vue pendant les dernières années de la colonisation belge en Afrique: dix ans à la tète de l'organisation des colons au Ruanda-Burundi (1949-1959), président de la puissante Fédération des Colons au Congo Belge (Fédacol) (1950-1951), membre du conseil du Gouvernement du Ruanda-Burundi, fructueux publiscist. J.P. Harroy lui a dédié une notice biographique dans la Biographie Belge d'Outre-Mer (VII, B, c. 255-258). Il y rend hommage à un homme d'une même disposition d'esprit que lui, mais en tant qu'essai biographique, la notice est fort incomplète et pas toujours exacte. J'essayerai ici de combler quelques lacunes et de présenter une liste aussi compte que possible de ses publications. Albert Maus a réalisé une double carrière. Entre 1929 et 1945, il a travaillé dans le Mayombe comme missionnaire Scheutiste et de 1945 à 1961, il s'est fait colon au Burundi. C'est la première partie de sa vie qui recevra l'accent ici, nous basant essentiellement sur sa correspondance avec le Père Gustaaf Hulstaert (Microfiches Archives Aequatoria, CH 151). Après son ordination sacerdotale dans la Congrégation des Missionnaires de Scheut (B) en 1927, il complète sa préparation à la vie missionnaire à l'école coloniale de l'Université de Louvain. Le 1er janvier 1929, il part pour le Congo où il sera affecté consécutivement à Mbata Kiela comme professeur au Petit Séminaire, à Kangu à partir de 1935 comme responsable des écoles (école primaire et école de moniteurs), à Mbata Mbenge (1939-1941) toujours en tant que responsable des écoles du poste de la Mission. D'octobre 1941 à mars 1943, il sera aumônier militaire dans la région du Bas-Congo. Du 2 septembre 1943 au 7 janvier 1944, il prend un congé qui l'amène à explorer le Kivu en passant par Coquilhatville. Il rentre à Moanda comme missionnaire jusqu'en septembre (?) 1945, date de sa sortie de la Congrégation religieuse et de l'Eglise catholique. Albert Maus n'est pas un homme superficiel. Il cherche à approfondir les problèmes qui se posent dans l'exercice de ses fonctions et essaie d'y apporter des solutions originale. Comme son correspondant Hulstaert, il se met du côté des "indigénistes", il rejette le lingala comme langue d'enseignement, il cherche un système d'enseignement non aliénant, mais contrairement à son interlocuteur, il évolue vers une attitude de morale laïque. L'essentiel de ses publications entre 1936 et 1945 est consacré à ces problèmes. Albert Maus entre en contact épistolaire avec G. Hulstaert après son article dans la revue Congo (1938) dans lequel il s'oppose au programme de l'enseignement projeté. Durant 7 ans, ils échangeront idées et expériences. Maus écrit 2 articles pour Aequatoria et Hulstaert y publiera des extraits de leur correspondance. Références biographiques: Note sur le texte de J.P. Harroy dans la Biographie Belge d'Outre-Mer VII B De la lecture de la correspondance complète (95 pages) entre Albert Maus (AM) et Gustaaf Hulstaert (GH), se dégagent les thèmes suivants: 1. INDIGENISMELa base idéologique des discussions entre G. Hulstaert et A. Maus est ce qu'on appelait à cette époque l' "indigénisme". Ainsi Maus écrit-il en 1939 une étude sur "La protection des valeurs indigènes". Il soutient activement Aequatoria. En 1942, il prend en charge un numéro de propagande (3.000 F). Six semaines avant sa mort, il renouvelle encore son abonnement (lettre du 7-10-1961). 2. LINGALALe lingala imposé par les Scheutistes est une langue étrangère, abrutissante et non fonctionnelle. Ainsi écrit-il: "Serait-ce verser de l'huile sur le feu que de publier une liste comparative de tous ces mots kiyombe et lingala, extraits de catéchisme, bibles, manuels scolaires, équivalant et qui sont spontanément compris par le petit yombe de 12 ans et totalement incompris par les enfants des soldats du même âge. Il y en a des dizaines et des plus élémentaires" (Maus à Hulstaert 14-10-1944). 3.BAZUNGU: enseignement adaptéSes réflexions et publications au sujet des méthodes d'enseignement l'amènent à tenter (en 1942) une expérience originale à Mbata Mbenge. Malheureusement elle a été interrompue et ainsi n'a-t-elle pas pu produire des fruits convaincants. Maus voulait conjurer l'inadaptation du système d'enseignement primaire au Congo Belge. Il propose en parallèle au système existant un cycle d'initiation de 2 ans. Il préconisait une obligation généralisée pour ce système. La formation pratique et caractérielle devraient dominer le programme, mais il avait quand-même prévu l'intégration des éléments de lecture (en langue vernaculaire) et de calcul. 4. MORALE LAIQUEA partir d'octobre 1944, il prépare un article autour de l'idée que "l'Etat est capable d'assurer une moralité minima nécessaire à la vie d'une société", sous entendu sans intervention de la religion (AM à GH, 24-11-44). Ils discutent longuement (GH à AM, 30-10-44, 22-12-44 et 6-3-45). Maus remanie l'article. Il en reçoit l'imprimatur de ses supérieurs (5-3-1945). Entre-temps les démêlées d'Aequatoria avaient déjà commencé et Hulstaert laisse traîner l'article. Maus y laisse déjà percevoir ce qu'il écrivait à Hulstaert en 1947: "Mais je suis tolérant et penseur libre" (AM à GH, 18-5-47). Il s'installa à Murango (Burundi) et s'y construisit une demeure "enchanteur" où, dit-il: "je réfléchirai beaucoup sur l'immensité de l'univers, la destinée de l'homme, ses innombrables folies, l'avenir des Noirs. Je me retire misanthropiquement dans mon ermitage à Murango" (AM à GH, 12-1-47). Là s'est inaugurée la 2e période de sa vie. 5. PROBLÈMES COLONIAUXBien que J.P. Harroy concentre sa note biographique sur cette période, il en est peu connu de manière précise. Il reste à étudier le rôle précis qu'il a joué dans le Conseil du Gouvernement, à part son attitude pro-Hutu bien connue On doit encore commencer à inventorier ses publications dans l'Essor du Congo sous le pseudonyme de Démocrite (juge du peuple), à côté de tant d'autres dans Eurafrica. G. Hulstaert, dans une lettre en 1951, livrant ses idées sur les véritables visées de la classe des évolués, en profite pour dire ce qu'il pense sur le colonat au Congo: "On n'est pas tous président d'association importante comme la vôtre qui a beaucoup à dire et, à parler franchement, je crains pour l'avenir harmonieux du Congo. Car je crois bien votre désir sincère de rester dévoué aux Noirs, mais je ne crois pas à la possibilité d'éviter la lutte des races avec la constitution d'une classe de colons. Individuellement ils seront peut-être les meilleurs amis et bienfaiteurs des indigènes, mais en groupe la lutte me parait inévitable" (GH à AM, 9-9-.51). Bibliographie1. Travaux bibliographiques(1) Catalogue de la bibliographie de la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie, Louvain, 1928 (ronéo) 2. Biographies(4) Biographie du Père Théophile Verbist depuis son enfance jusqu'au moment où il fonda la Congrégation de Scheut, dans: J. Rutten. Les missionnaires de Scheut et leur fondateur, 1930, p. 208-219 (+ traduction en néerlandais). 3. Missiologie(8) La prestidigitation au service de la vraie foi, AFER (Rome) 4(1935)71-83 4. Enseignement(10) Cours d'agronomie pour missionnaires, Bulletin de l'Union du Clergé en faveur des missions, 4(1924)4,164-166; 5. Manuels scolaires(17) Traduction du kiyombe: Mbukulu ayi tsadulu ninkaka (Nuttige en geneeskundige planten, in het Yombe) Wellens F., 1924 (?) (Plantes médicinales utiles). 6. Problèmes coloniaux(20) La protection des valeurs indigènes, Aucam 1939, cf. Congo, juillet 1939, 15-37 (503-525). -L' "Essor du Congo" où il publiat sous le pseudonyme "Démocrite" reste encore à dépouiller. | ||||||||
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