. | ||||||||
CÆ | ||||||||
| Accueil | Publications | Thèmes | Archives | Chroniques | Manuels scolaires coloniaux | Tempels | Photos | Contact | English | |||||||
thèmes > biographies et bibliographies coloniales > bio-bibliographies > IBUKA Y'OLESE | ||||||||
IBUKA Y'OLESE / par LUFUNGULA Lewono
Publié
dans: A cette époque, c’était De Bauw, alias Polo (20) qui assumait les fonctions de Commissaire du District de l’Equateur. Ici se pose le problème de la date du début de l’exercice d’autorité de Chef médaillé Ibuka. En effet, selon Joseph Tswambe (21), ce fut Lomame, c.à.d. Dubreucq qui ‘nomma Ibuka, frère du Chef Mompempe comme grand chef de tout le territoire de Coquilhatville’ (22). Or Dubreucq était Commissaire du District de l’Equateur de 1898 à 1901. Mais Eanga Ngonji prétend que Ntange (Fiévez) (23) á la tête du District de l’Equateur de 1893-1895, ‘remit à Ibuka un beau fusil à piston. De ce fait dit il devint le premier chef noir, de la contrée des Ntomba à détenir une telle arme’ ! Comme il est établi que la tradition orale, dont nous connaissons tous l’imprécision chronologique, ne peut renverser, dans la plupart des cas, les faits dûment établis par des sources écrites contemporaines, nous acceptons la version de Charles Lemaire et pensons qu’Ibuka, fils de Boyela, débuta sa fonction déjà du vivant de son père vu l’âge de ce dernier. Il est donc probable que la version de Tswambe s’approche le plus de la vérité. Par conséquent, il convient de placer après ces dates tout ce qui se dit sure Ibuka. A titre d’exemple la cession du plateau Bonkena, certainement à De Bauw qui se donna au développement de Coquilhatville. Ce geste mit en relief la magnanimité et l’esprit de compréhension du Chef Ibuka (24). La version de Tswambe est plausible dans la mesure où nous comparons ce cas avec celui d’Ikenge ya Mbela qui dirigeait avec Ipambi, en lieu et place du patriarche Nsoso-Atungi, frappé d’incompétence. Dans le cas qui nous concerne, celui d’Ibuka, nous parlons de la vieillesse de son père Ilonga Boyela. Notons en passant que les Mbandaka vécurent d’une façon générale en bons termes avec les Européens, d’après Eanga Ngonji. Cette version rejoint celle récoltée par le Père Hulstaert, version selon laquelle un pacte d’amitié fut conclu entre les deux parties, entendez, agents coloniaux et les Mbandaka. Pour preuve, le Père donne le témoignage d’un de ses informateurs :
La résistance est venue à la suite des exigences, certainement à partir de V.L. Fiévez surnommé le ‘Diable de l’Equateur’ (26). La Père Hulstaert ajoute que Ibuka avait :
D’après Eanga Ngonji, les localités sous l’autorité d’Ibuka furent : Boyela, Bokanga, Mpombo, Nkasa, Bonkoso, Ntsabala, Bobangi, Baloi, Bondo, Bongata, Epombo, Bokondji, Bonkombo, Lolanga, Bantoi et les deux Lolifa, auxquels nous ajoutons Injolo. Voici un autre document relatif à l’autorité d’Ibuka :
Nos informateurs ignorent la date de al mort d’Ibuka. Mais nous supposons qu’elle doit avoir eu lieu autour de 1910, en tous cas avant 1911, date de la publication de la photo de sa dépouille mortelle (29). Les gens se rappellent que Ibuka fut inhumé derrière les bâtiments actuels de l’Air-Zaïre et de l’ex-African-Lux, près du petit cours d’eau traversant l’avenue de Zaïre en direction du magasin Pôle-Nord, pour se jeter dans le fleuve Zaïre après avoir arrosé la Pension Yanga. Bodukandoko lui succéda. Danseur traditionaliste, il ne plut à autorité coloniale qui dédaignait les bruits. Il fut prié d’évacuer la proximité de la station européenne pour aller s’établir á Ikonda, vers le chantier naval de l’ONATRA. Le Père Hulstaert, rapporte qu’après la mort d’Ibuka, ‘il n’y a plus eu de chef de cette compétence, son frère et successeur Bolukandoko n’a été qu’un chef inférieur’ (30). A coup sûr, les chefs Ilonga Boyela et Ibuka y’Olese ya Mbao eya Ntsotso se classent comme Molira (31) parmi les chefs mongo modernes dont la modération facilita aux agents coloniaux l’accomplissement de leur visées en Afrique noire. En ce qui concerne Ilonga Boyela, nous pouvons dire que, l’un de ses grands gestes, la cession de son propre domaine, le magnifique plateau de Bonkena fut, après tout, une perte temporaire. Tout compte fait, ne sont-ce pas nous, ses propres arrière-petits-fils, qui en sommes les derniers bénéficiaires ? Notes20. Lire Lufunga Lewono, Les Gouverneurs de l’Equateur (1885-1960), dans Annales Aequatoria 7 (1986) p. 151. Voir aussi Annexe II du même article, p. 163, et dans le présent volume. 21. Lire G. Hulstaert, Tswambe, notable à Coquilhatville (Mbandaka-Zaïre), dans Annales Aequatoria 7 (1986) 167-171. Je parle brièvement de lui dans mon travail : Bongese, Chef des Ntomba (Mbandaka-Zaïre), dans Annales Aequatoria7 (1986) p. 180, repris dans le présent volume. 22. Lufungula Lewono, Les Gouverneurs de l’Equateur (1885-1960) dans Annales Aequatoria 7 (1986) p.163 : Annexe II, et dans le présent volume. 23. Ibidem, p. 150, et dans le présent volume. 24. Déjà, Boyéla avait laissé une bonne place aux Européens en se retirant avec les siens vers la station de la Regideso-Ruki. Cfr. G. Hulstaert, Aux origines de Mbandaka, dans Annales Aequatoria 7 (1986) p. 85. 25. Ibidem, p. 85. 26. E. Boeleart a judicieusement étudié ce colonial. Lire son article : Ntange, dans Aequatoria (1952) 58-62 et 96-100. 27. G. Hulstaert, Aux origines de Mbandaka, dans Annales Aequatoria 7 (1986) p. 86, et dans ce volume. 28. Archives Aequatoria, Fonds Boelaert, Histoire, 4.2., p.1 (Doc. Dact. s.d. vers 1927), s.a., titre : Comment et pourquoi nous créons des secteurs’ ? 29. Revue Congolaise (1911) p. 40. 30. G. Hulstaert, Aux origines de Mbandaka, ibidem, p. 86. 31. Lire : D. Vangroenweghe, Les premiers traités avec les chefs indigènes par Vangele à Equateur-Station en 1883-84. D’après les documents inédits, dans Annales Aequatoria 1 (1980) 191-192 et H. Vinck, Notes sur le contrat entre Augourd et Bolila de Wangata (Equateur-Zaïre) en, 1885. Textes inédits du journal de voyage d’Augouard, dans Annales Aequatoria 2 (1981) 121-127. LUFUNGULA Lewono | ||||||||
. | ||||||||
Reacties op de inhoud: Michael.Meeuwis@UGent.be |